Le marché de la musique semble plus morose que jamais. Les derniers chiffres publiés par le Syndicat national de l'édition phonographique (Snep) font état d'un marché de gros qui ne serait plus que de 443,9 millions d'euros contre 558,4 millions un an plus tôt, soit une baisse de 20%. Si l'on remonte à 2002, le marché aurait perdu plus de la moitié de sa valeur (51%). Pour le Snep, cette inexorable érosion des ventes connait une cause principale : le téléchargement illégal. Dans un livre blanc, il suggère l'instauration de mesures qui permettraient de juguler le phénomène. Comme l'installation d'un dispositif de filtrage directement sur le poste informatique de l'internaute...
Le numérique ne compense pas la baisse des ventes de CD
Difficile de pavoiser lorsque les ventes de musique sur supports physiques reculent de 22% pour ne plus représenter que 409,3 millions d'euros sur les neuf premiers mois de l'année. Les singles sont les plus touchés, avec une baisse des ventes de l'ordre de 61%. Le chiffre d'affaires de gros généré par les ventes d'album baisse de 19,9%, tandis que celui des vidéos musicales perd 12,5%.
Face à cela, le marché de la musique numérique ne progresse en valeur que de 8% pour atteindre 34,6 millions d'euros. Le Snep constate une légère baisse du côté des sonneries pour téléphone mobile, mais remarque la progression du chiffre d'affaires généré par les téléchargements payants sur Internet et sur téléphone mobile (respectivement 14,3 et 4,3 millions d'euros).
Forcer l'internaute à filtrer pour sortir de la crise ?
Principale raison de cette longue crise selon le Snep : le téléchargement illégal de musique, facilité notamment par les différents réseaux peer-to-peer (P2P). Alors que la mission Olivennes, PDG de la Fnac, devrait rendre en fin de semaine prochaine ses conclusions sur les moyens à mettre en oeuvre pour lutter contre le piratage, le Snep publie un "Livre blanc sur le peer-to-peer". Il y évoque des "mesures à prendre d'urgence" pour permettre au marché de la musique de redresser la barre.
Après avoir rappelé qu'il était techniquement possible de filtrer les échanges de fichiers sur Internet (notamment grâce à des techniques comme le watermarking et le fingerprinting), le Snep suggère que soit mise en place une autorité administrative qui aurait la charge d'entretenir une base de données répertoriant les "empreintes" des oeuvres de façon à permettre leur reconnaissance, et de veiller à ce que les FAI filtrent de façon efficace les fichiers qui transitent par leurs réseaux.
Plutôt que de faire assumer ce filtrage aux fournisseurs d'accès, le Snep indique que celui-ci pourrait être opéré directement chez l'internaute, et s'appuie pour cela sur une disposition de la loi DADVSI qui précise que l'internaute doit utiliser tous les moyens de sécurisation qui lui sont proposés par son FAI. Objectif : éviter que, comme dans le cas de l'affaire Jammie Thomas aux Etats-Unis, l'internaute puisse prétexter le piratage de sa ligne pour se dédouaner d'éventuels actes illégaux, ou prétendre que l'on a usurpé son identité à partir d'une autre machine.
"C'est dans ce cadre que le Snep a préconisé d'appliquer un système de contraventions qui permettrait ainsi de sanctionner, de manière massive, les internautes qui refuseraient de mettre en oeuvre une solution de filtrage", explique le syndicat dans un rapport publié après le livre blanc sur le P2P. Refuser d'installer, ou contourner, ce dispositif de filtrage, pourrait donc valoir une amende à l'internaute, ce qui n'était pas précisément la finalité de la disposition concernée.
Forcer les pouvoirs publics à réagir ?
"Depuis l'arrivée du président de la République, on entend de bons discours, courageux, mais il n'y a pas une disposition de quelque nature que ce soit qui ait été prise pour conforter la filière", a déclaré cette semaine selon l'AFP Hervé Rony, directeur général du Snep. Ces recommandations apparaissent donc comme une sollicitation indirecte adressée aux membres de la mission Olivennes. Leur acceptation correspondrait à instaurer une nouvelle infraction : le défaut de logiciels de protection de sa ligne, permettant de sanctionner d'une simple contravention les internautes susceptibles de s'adonner aux joies du téléchargement illégal.
Le numérique ne compense pas la baisse des ventes de CD
Difficile de pavoiser lorsque les ventes de musique sur supports physiques reculent de 22% pour ne plus représenter que 409,3 millions d'euros sur les neuf premiers mois de l'année. Les singles sont les plus touchés, avec une baisse des ventes de l'ordre de 61%. Le chiffre d'affaires de gros généré par les ventes d'album baisse de 19,9%, tandis que celui des vidéos musicales perd 12,5%.
Face à cela, le marché de la musique numérique ne progresse en valeur que de 8% pour atteindre 34,6 millions d'euros. Le Snep constate une légère baisse du côté des sonneries pour téléphone mobile, mais remarque la progression du chiffre d'affaires généré par les téléchargements payants sur Internet et sur téléphone mobile (respectivement 14,3 et 4,3 millions d'euros).
Forcer l'internaute à filtrer pour sortir de la crise ?
Principale raison de cette longue crise selon le Snep : le téléchargement illégal de musique, facilité notamment par les différents réseaux peer-to-peer (P2P). Alors que la mission Olivennes, PDG de la Fnac, devrait rendre en fin de semaine prochaine ses conclusions sur les moyens à mettre en oeuvre pour lutter contre le piratage, le Snep publie un "Livre blanc sur le peer-to-peer". Il y évoque des "mesures à prendre d'urgence" pour permettre au marché de la musique de redresser la barre.
Après avoir rappelé qu'il était techniquement possible de filtrer les échanges de fichiers sur Internet (notamment grâce à des techniques comme le watermarking et le fingerprinting), le Snep suggère que soit mise en place une autorité administrative qui aurait la charge d'entretenir une base de données répertoriant les "empreintes" des oeuvres de façon à permettre leur reconnaissance, et de veiller à ce que les FAI filtrent de façon efficace les fichiers qui transitent par leurs réseaux.
Plutôt que de faire assumer ce filtrage aux fournisseurs d'accès, le Snep indique que celui-ci pourrait être opéré directement chez l'internaute, et s'appuie pour cela sur une disposition de la loi DADVSI qui précise que l'internaute doit utiliser tous les moyens de sécurisation qui lui sont proposés par son FAI. Objectif : éviter que, comme dans le cas de l'affaire Jammie Thomas aux Etats-Unis, l'internaute puisse prétexter le piratage de sa ligne pour se dédouaner d'éventuels actes illégaux, ou prétendre que l'on a usurpé son identité à partir d'une autre machine.
"C'est dans ce cadre que le Snep a préconisé d'appliquer un système de contraventions qui permettrait ainsi de sanctionner, de manière massive, les internautes qui refuseraient de mettre en oeuvre une solution de filtrage", explique le syndicat dans un rapport publié après le livre blanc sur le P2P. Refuser d'installer, ou contourner, ce dispositif de filtrage, pourrait donc valoir une amende à l'internaute, ce qui n'était pas précisément la finalité de la disposition concernée.
Forcer les pouvoirs publics à réagir ?
"Depuis l'arrivée du président de la République, on entend de bons discours, courageux, mais il n'y a pas une disposition de quelque nature que ce soit qui ait été prise pour conforter la filière", a déclaré cette semaine selon l'AFP Hervé Rony, directeur général du Snep. Ces recommandations apparaissent donc comme une sollicitation indirecte adressée aux membres de la mission Olivennes. Leur acceptation correspondrait à instaurer une nouvelle infraction : le défaut de logiciels de protection de sa ligne, permettant de sanctionner d'une simple contravention les internautes susceptibles de s'adonner aux joies du téléchargement illégal.
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