Pascal Mercier dirige la division Corporate Finance de Global Equities, un intermédiaire qui propose aux entreprises de les aider à optimiser leurs levées de fonds, depuis leurs débuts jusqu'à leur introduction en Bourse. Pascal Mercier clôt avec nous notre série d'entretiens dédiés à l'investissement en 2010, en nous livrant sa vision des évolutions récentes et à venir.
Pascal Mercier, bonjour. Quel est le travail de Global Equities ?
Notre rôle est d'être un intermédiaire. Nous travaillons donc pour des entrepreneurs, qui nous mandatent pour trouver des capitaux venus de business angels, de private equity ou pour réaliser une introduction en Bourse. Nous sommes l'un des rares intermédiaires avec une offre à 360 degrés, capables d'accompagner une entreprise de ses débuts à l'introduction en Bourse. D'un point de vue pratique, le métier d'un intermédiaire est de créer une documentation optimisée, de contacter les fonds qui seraient le plus susceptibles d'investir, et de gérer un processus de plusieurs mois.
Le défi, c'est de garantir le succès d'une levée de fonds. On peut le faire tout seul, si on est entrepreneur, mais le risque de rater sa levée est plus grand. Prenons l'exemple des chasseurs de tête : tous les grands groupes ont décidé de faire appel à des entreprises externes pour recruter leurs collaborateurs, malgré que rien n'empêche de passer une annonce sur Cadresonline. Nous, nous sommes des chasseurs de fonds. Une levée de fonds, ça consiste en des dizaines de rendez-vous, et autant d'objections à traiter à chaque fois. Une levée de fonds réussie va fonctionner au bout du cinquième rendez-vous avec un investisseur en général, et chaque premier rendez-vous est une étape pour obtenir le suivant. Il faut optimiser tout ce processus, et de ce point de vue, nous avons une expérience forte avec une centaine de deals réussis.
Est-ce que la levée de fonds reste compliquée, ou voit-on la fin de la crise ?
La levée de fonds reste de toute façon compliquée. D'abord parce qu'il n'y a pas encore de retour de l'investissement. La crise dure depuis 2008, et j'ai l'impression d'en être au même point qu'en 2003 : tout le monde se pose des questions, et on sent que la machine va repartir parce qu'on voit plein de sociétés superbes qui montent. La confiance reviendra dans quelques mois, je suis optimiste sur ce point.
Cela dit, ce sont surtout les temps d'instruction qui pâtissent de la crise. La confiance n'est plus au rendez-vous, et donc les investisseurs on moins d'appétit. C'est aussi l'intérêt de passer par un intermédiaire comme Global Equities : nous permettons à nos clients d'aller plus vite pour réaliser leurs levées de fonds. Il faut bien penser à toutes les étapes nécessaires : la mise sur pied du dossier, l'entraînement au pitch, la mise en valeur du business model, de l'équipe, etc. Nous, nous ne sélectionnons que les dossiers auxquels nous croyons, ce qui nous permet, grâce à une bonne expérience, d'avoir plus de réussite dans les levées de fonds. Mais de toute façon, la sélection accrue en période de crise n'est pas uniquement négative. Quand il y a trop d'argent, ce n'est pas simple, car on pourrait être tenté de prendre des dossiers C alors qu'il faudrait se concentrer sur les dossiers A et éventuellement B. Si les marchés se régulent bien, l'argent arrive en fonction de la qualité des dossiers.
On voit une certaine ébullition en ce moment en France, entre les projets de pôle à Saclay, les fonds d'entrepreneurs qui multiplient les annonces...
C'est un vrai sujet, ces fonds d'entrepreneur. Historiquement, à la fin des années 90, il y avait moins d'une dizaine de fonds qui géraient quelques dizaines de millions de francs. Ces vétérans sont Sofinova, Partech, etc. Suite à l'engouement autour de l'essor des nouvelles technologies et d'Internet en particulier, beaucoup de fonds se sont créés entre 2000 et 2003. Aujourd'hui, d'anciens entrepreneurs arrivent sur le marché, mais ça reste une industrie très jeune. En effet, on dit qu'un investisseur est devenu un professionnel lorsqu'il a réalisé deux ou trois sorties. Aujourd'hui, beaucoup de gens n'ont fait qu'une sortie. Mais l'industrie de l'investissement dans la technologie progresse chaque jour, et tous ces nouveaux fonds ne peuvent être qu'une bonne chose pour l'écosystème.
Après, sur les performances de ces fonds… L'usage le dira. Je pense que l'étape suivante sera la mise en place de fonds montés par des entrepreneurs qui en feront leur principal métier. La situation actuelle semble montrer qu'on est dans la bonne voie. C'est très positif, car c'est une preuve de maturité du marché. Quant à savoir ce qui sera le plus performant entre fonds d'entrepreneurs et fonds traditionnels… Si on prend l'exemple américain, on se rend compte que parmi les meilleurs fonds, c'est assez équilibré entre les deux. Et que le plus performant, c'est quand les fonds d'entrepreneurs et les fonds professionnels de capital-risque travaillent ensemble. On peut très bien imaginer que ces fonds d'entrepreneurs, qui ont besoin d'avoir accès à l'argent, gèrent un jour les investissements de banques ou d'assurances. Je suis très optimiste, parce que tout le monde est jeune dans cette industrie, et que l'écosystème progresse chaque jour.
Je vous remercie.
Pascal Mercier, bonjour. Quel est le travail de Global Equities ?
Notre rôle est d'être un intermédiaire. Nous travaillons donc pour des entrepreneurs, qui nous mandatent pour trouver des capitaux venus de business angels, de private equity ou pour réaliser une introduction en Bourse. Nous sommes l'un des rares intermédiaires avec une offre à 360 degrés, capables d'accompagner une entreprise de ses débuts à l'introduction en Bourse. D'un point de vue pratique, le métier d'un intermédiaire est de créer une documentation optimisée, de contacter les fonds qui seraient le plus susceptibles d'investir, et de gérer un processus de plusieurs mois.
Le défi, c'est de garantir le succès d'une levée de fonds. On peut le faire tout seul, si on est entrepreneur, mais le risque de rater sa levée est plus grand. Prenons l'exemple des chasseurs de tête : tous les grands groupes ont décidé de faire appel à des entreprises externes pour recruter leurs collaborateurs, malgré que rien n'empêche de passer une annonce sur Cadresonline. Nous, nous sommes des chasseurs de fonds. Une levée de fonds, ça consiste en des dizaines de rendez-vous, et autant d'objections à traiter à chaque fois. Une levée de fonds réussie va fonctionner au bout du cinquième rendez-vous avec un investisseur en général, et chaque premier rendez-vous est une étape pour obtenir le suivant. Il faut optimiser tout ce processus, et de ce point de vue, nous avons une expérience forte avec une centaine de deals réussis.
Est-ce que la levée de fonds reste compliquée, ou voit-on la fin de la crise ?
La levée de fonds reste de toute façon compliquée. D'abord parce qu'il n'y a pas encore de retour de l'investissement. La crise dure depuis 2008, et j'ai l'impression d'en être au même point qu'en 2003 : tout le monde se pose des questions, et on sent que la machine va repartir parce qu'on voit plein de sociétés superbes qui montent. La confiance reviendra dans quelques mois, je suis optimiste sur ce point.
Cela dit, ce sont surtout les temps d'instruction qui pâtissent de la crise. La confiance n'est plus au rendez-vous, et donc les investisseurs on moins d'appétit. C'est aussi l'intérêt de passer par un intermédiaire comme Global Equities : nous permettons à nos clients d'aller plus vite pour réaliser leurs levées de fonds. Il faut bien penser à toutes les étapes nécessaires : la mise sur pied du dossier, l'entraînement au pitch, la mise en valeur du business model, de l'équipe, etc. Nous, nous ne sélectionnons que les dossiers auxquels nous croyons, ce qui nous permet, grâce à une bonne expérience, d'avoir plus de réussite dans les levées de fonds. Mais de toute façon, la sélection accrue en période de crise n'est pas uniquement négative. Quand il y a trop d'argent, ce n'est pas simple, car on pourrait être tenté de prendre des dossiers C alors qu'il faudrait se concentrer sur les dossiers A et éventuellement B. Si les marchés se régulent bien, l'argent arrive en fonction de la qualité des dossiers.
On voit une certaine ébullition en ce moment en France, entre les projets de pôle à Saclay, les fonds d'entrepreneurs qui multiplient les annonces...
C'est un vrai sujet, ces fonds d'entrepreneur. Historiquement, à la fin des années 90, il y avait moins d'une dizaine de fonds qui géraient quelques dizaines de millions de francs. Ces vétérans sont Sofinova, Partech, etc. Suite à l'engouement autour de l'essor des nouvelles technologies et d'Internet en particulier, beaucoup de fonds se sont créés entre 2000 et 2003. Aujourd'hui, d'anciens entrepreneurs arrivent sur le marché, mais ça reste une industrie très jeune. En effet, on dit qu'un investisseur est devenu un professionnel lorsqu'il a réalisé deux ou trois sorties. Aujourd'hui, beaucoup de gens n'ont fait qu'une sortie. Mais l'industrie de l'investissement dans la technologie progresse chaque jour, et tous ces nouveaux fonds ne peuvent être qu'une bonne chose pour l'écosystème.
Après, sur les performances de ces fonds… L'usage le dira. Je pense que l'étape suivante sera la mise en place de fonds montés par des entrepreneurs qui en feront leur principal métier. La situation actuelle semble montrer qu'on est dans la bonne voie. C'est très positif, car c'est une preuve de maturité du marché. Quant à savoir ce qui sera le plus performant entre fonds d'entrepreneurs et fonds traditionnels… Si on prend l'exemple américain, on se rend compte que parmi les meilleurs fonds, c'est assez équilibré entre les deux. Et que le plus performant, c'est quand les fonds d'entrepreneurs et les fonds professionnels de capital-risque travaillent ensemble. On peut très bien imaginer que ces fonds d'entrepreneurs, qui ont besoin d'avoir accès à l'argent, gèrent un jour les investissements de banques ou d'assurances. Je suis très optimiste, parce que tout le monde est jeune dans cette industrie, et que l'écosystème progresse chaque jour.
Je vous remercie.
-
Auteur
-
Origine