Le mercredi 20 octobre, en dévoilant ses nouveaux MacBook Air, iLife'11 et la prochaine version de Mac OS X, le PDG d'Apple Steve Jobs a également annoncé l'arrivée du Mac App Store. Calqué sur l'idée de l'iPhone App Store, ce nouveau logiciel permettra d'effectuer des recherches et des achats au sein d'une base d'applications spécialement conçues pour Mac OS X et pré-approuvées par Apple.
Mais au fait, qu'en pensent véritablement les développeurs ? Restent-ils méfiants ou trépignent-il d'impatience pour ce nouveau canal de distribution ? Clubic s'est arrêté sur le sujet en contactant différents éditeurs.App Store, une recette maitriséePlus de 7 milliards de téléchargements, tel est le dernier chiffre communiqué par Apple sur l'activité de l'App Store pour les terminaux basés sur iOS. Neuf mois après sa sortie, Apple annonçait avoir enregistré 1 milliard de téléchargements et comptabilisait 35 000 applications. Le second milliard fut atteint cinq mois plus tard avec une base étoffée à 85 000 titres. Dès janvier 2010, quatre mois plus tard, Apple passa la barre des trois milliards de téléchargements. Au mois de juin le répertoire contenait 225 000 applications. « Il n'y a nulle part ailleurs où on peut en trouver autant », déclarait Steve Jobs. Avec son Mac App Store, Apple tentera donc de reproduire l'énorme succès de la logithèque mobile en empochant au passage 30% sur chacune des ventes effectuées.
Si Apple met en avant les applications payantes beaucoup d'entre elles restent gratuites ou disponibles pour quelques centimes. Plusieurs éditeurs n'hésitent pas en effet à brader leurs prix de vente face à une concurrence agressive, sans doute parce que le marché du logiciel mobile reste relativement jeune. En revanche il en va autrement des applications classiques et déjà certains s'interrogent sur les effets secondaires de ce lancement. Dans la mesure où les éditeurs risquent de s'arracher les places au sein du Mac App Store, ne seront-ils pas tentés, pour ne pas dire contraints, de revoir leur marge économique à la baisse ? Est-ce là simplement la dure loi du marché ou un véritable effet pervers qu'Apple tente de recréer ?Mac App Store, certains l'adorent déjà"Quelque part nous aimons leur dictature"- Binarynights - Interrogé par nos soins Binarynights, éditeur du logiciel FTP Forklift et de l'utilitaire de captures d'écran Dikk, déclare : « nous pensons que c'est les deux, la loi du marché d'aujourd'hui et l'effet "pervers" créé par Apple ». Et d'ajouter : « Apple a clairement prouvé qu'ils avaient une meilleure solution et quelque part nous aimons leur "dictature" », en soulignant qu'il s'agit d'un modèle économique très intelligent. Au regard du succès de la boutique dédié à iOS, l'éditeur s'avoue « extrêmement intéressé » par le Mac App Store et n'hésite d'ailleurs pas à prendre les paris sur son futur succès. En rappelant qu'il ne s'agira pas du seul canal de distribution pour déployer ses logiciels Binarynights déclare : « nous sommes quasiment sûrs que l'AppStore deviendra la plateforme de distribution dominante pour les Macs ».
L'on pourrait alors se demander si les éditeurs souhaitant vivre de leurs logiciels pourront réellement choisir de ne pas être présents au sein de ce prochain répertoire d'applications. Finalement ne serait-il pas pénalisant de résister à la tentation ? Pour Rich Siegel, PDG de Bare Bones Software (BBEdit, TextWrangler, Yojimbo), qui perçoit également en cet App Store une énorme opportunité, le problème ne se pose pas. « Ceux qui prennent connaissance de nos produits au travers de l'App Store sont les bienvenus et permettent d'étoffer notre audience », explique-t-il, « surtout si ces derniers n'auraient pas pu nous découvrir au travers d'autres plateformes de téléchargement ».
De son côté l'équipe de MacPaw (CleanMyMac) s'avoue très surprise de n'avoir reçu aucune information lors du sommet WWDC réservé aux développeurs mais s'annonce également très intéressée par cette initiative. Oleksandr Kosovan, reponsable du développement au sein de la société affirme : « mais c'est un produit Apple, donc quoiqu'il arrive, ca sera populaire ». Outre une visibilité accrue des applications, Apple mettra également à disposition plusieurs outils facilitant la mise en ligne.« Les petits développeurs n'auront pas besoin de s'occuper des systèmes de gestion de licences et de téléchargement, Apple s'occupera de tout ». Il ajoute cependant : « Mais pour les sociétés établies, c'est un véritable cauchemar ».Mac App Store, d'autres hésitent encoreMalgré l'engouement de certains, tous n'ont pas l'intention de se jeter corps et âmes dans ce nouveau modèle économique. C'est ainsi que Cabel Maxfield Sasser, co-fondateur de la firme Panic (Transmit, Coda, CandyBar ) ne s'est pas avancé sur le sujet : « nous ne souhaitons pas émettre de jugement dès maintenant, il est encore un peu trop tôt mais nous gardons un oeil ouvert là-dessus. ». Pour sa part, Mike Merrill, directeur de la société, déclare n'avoir aucun avis sur la question.
L'idée d'un centre de téléchargement unique n'est d'ailleurs pas nouvelle. Quelques sociétés ont déjà tenté l'expérience comme MacUpdate ou Bodega. Cette dernière estime aussi qu'il est encore trop tôt pour affirmer clairement les restrictions associées au Mac App Store. « Cependant (...) nous pensons qu'il s'agit d'une bonne chose pour la distribution électronique de logiciels », même si, de toute évidence, Apple risque de leur faire de l'ombre.Mac App Store, un prix à payer Reste que certaines restrictions sont bel et bien réelles, ne serait-ce que le prix de 99 dollars assurant ses droits d'entrée au sein du Mac App Store. Lors de sa présentation Steve Jobs expliquait qu'au travers de ce dernier, l'utilisateur pouvait recevoir d'une traite l'ensemble des mises à jour pour les logiciels installés. En ce sens, le processus est similaire à celui des applications sur iOS. Les éditeurs souhaitant y trouver place devront cependant revoir l'architecture de leurs applications afin de générer un flux de mise à jour pour Apple. « Effectivement on dirait bien que c'est le cas », explique Mike Wray, président de Mariner Software (MacJournal, StoryMill, Mariner Writer...), « il semblerait que les développeurs aient besoin de créer deux versions de leurs logiciels, une pour le Mac App Store et une autre pour les autres distributeurs ». Ces propos sont d'ailleurs confirmés par M.Siegel de Bare Bones Software qui précise qu'aucun de ces changements n'affectera les consommateurs, lesquels recevront toujours leurs mises à jour en temps et en heure. Il précise : « Pour nous ce n'est vraiment pas grand chose de faire une version séparée »."Nous sommes intéressés mais cela nous coûtera cher"- MacPaw - Cependant, pour certains les contraintes sont bien plus lourdes qu'il n'y paraît. « Nous devrons nous débarrasser de tous ce que nous avons créé », explique M. Kosovan de MacPaw, « nous avons énormément investi dans notre infrastructure et nos services intranet, lesquels n'auront plus aucune utilité avec l'App Store ». M. Kosovan fait également mention d'autres problèmes et explique qu'Apple n'accepte pas les versions d'évaluation, ni les mises à jour payantes. Aussi les éditeurs ne disposeront pas d'outils d'analyse extérieurs pour évaluer leurs ventes sur une période donnée afin de calculer leur chiffre d'affaires moyen. Et d'ajouter : « Apple se trouvera au milieu des développeurs et des consommateurs, nous ne saurons même pas qui sont nos clients ! Comment sommes-nous censés apporter un support de qualité ? ». La société soulève d'autres questions et notamment en ce qui concerne les coûts de développement : « que faire si nous passons une année à développer une bonne application pourtant rejetée par Apple ». Enfin quid des mises à jour critiques lorsque l'on sait que le processus peut prendre plusieurs semaines sur l'iPhone App Store ?
Côté technique la publication au sein du Mac App Store requiert également d'autres modifications qui risquent de compliquer davantage la tâche pour le développeur. « Nous devrons ôter notre système licence et notre code Sparkle (NDRL : pour la simplification des mises à jour classiques) avant de soumettre nos logiciels à Apple », déclare M.Wray de Marinner Software, en référence aux conditions d'utilisation mises en place par Apple (paragraphes 2.19 et 2.21). Par ailleurs, à l'instar de l'iPhone App Store, la firme de Cupertino a également émis certaines conditions et conserve le droit de refuser une application si celle-ci entre potentiellement en concurrence avec l'une des leurs (paragraphe 6.2). Notons enfin que la société place son veto sur toutes les applications qui ont pour objectif de modifier l'interface utilisateur de son système d'exploitation (paragraphe 6.5), typiquement Candybar de Panic.
Disponible fin janvier, le Mac App Store changera-t-il l'écosystème autour de Mac OS X ? Quoiqu'il en soit certains le considèrent déjà une véritable poule aux oeufs d'or et y perçoivent de nouvelles opportunités. Cependant au travers des différents témoignages il semblerait que les choses ne soient pas aussi simples qu'il y paraît et, malgré les promesses de Steve Jobs, de nombreuses contraintes pointent le bout de leur nez. Finalement, Apple devrait une nouvelle fois être le grand gagnant de cette histoire et s'apprête à répliquer le succès de l'App Store en courtisant de nouveaux développeurs. Et comme l'expliquait Bill Gates lui-même dans un entretien recueilli par BusinessWeek en novembre 1984 : « la prochaine génération des logiciels intéressants sera sur le Macintosh, pas sur le PC d'IBM ».
Mais au fait, qu'en pensent véritablement les développeurs ? Restent-ils méfiants ou trépignent-il d'impatience pour ce nouveau canal de distribution ? Clubic s'est arrêté sur le sujet en contactant différents éditeurs.App Store, une recette maitriséePlus de 7 milliards de téléchargements, tel est le dernier chiffre communiqué par Apple sur l'activité de l'App Store pour les terminaux basés sur iOS. Neuf mois après sa sortie, Apple annonçait avoir enregistré 1 milliard de téléchargements et comptabilisait 35 000 applications. Le second milliard fut atteint cinq mois plus tard avec une base étoffée à 85 000 titres. Dès janvier 2010, quatre mois plus tard, Apple passa la barre des trois milliards de téléchargements. Au mois de juin le répertoire contenait 225 000 applications. « Il n'y a nulle part ailleurs où on peut en trouver autant », déclarait Steve Jobs. Avec son Mac App Store, Apple tentera donc de reproduire l'énorme succès de la logithèque mobile en empochant au passage 30% sur chacune des ventes effectuées.
Si Apple met en avant les applications payantes beaucoup d'entre elles restent gratuites ou disponibles pour quelques centimes. Plusieurs éditeurs n'hésitent pas en effet à brader leurs prix de vente face à une concurrence agressive, sans doute parce que le marché du logiciel mobile reste relativement jeune. En revanche il en va autrement des applications classiques et déjà certains s'interrogent sur les effets secondaires de ce lancement. Dans la mesure où les éditeurs risquent de s'arracher les places au sein du Mac App Store, ne seront-ils pas tentés, pour ne pas dire contraints, de revoir leur marge économique à la baisse ? Est-ce là simplement la dure loi du marché ou un véritable effet pervers qu'Apple tente de recréer ?Mac App Store, certains l'adorent déjà"Quelque part nous aimons leur dictature"- Binarynights - Interrogé par nos soins Binarynights, éditeur du logiciel FTP Forklift et de l'utilitaire de captures d'écran Dikk, déclare : « nous pensons que c'est les deux, la loi du marché d'aujourd'hui et l'effet "pervers" créé par Apple ». Et d'ajouter : « Apple a clairement prouvé qu'ils avaient une meilleure solution et quelque part nous aimons leur "dictature" », en soulignant qu'il s'agit d'un modèle économique très intelligent. Au regard du succès de la boutique dédié à iOS, l'éditeur s'avoue « extrêmement intéressé » par le Mac App Store et n'hésite d'ailleurs pas à prendre les paris sur son futur succès. En rappelant qu'il ne s'agira pas du seul canal de distribution pour déployer ses logiciels Binarynights déclare : « nous sommes quasiment sûrs que l'AppStore deviendra la plateforme de distribution dominante pour les Macs ».
L'on pourrait alors se demander si les éditeurs souhaitant vivre de leurs logiciels pourront réellement choisir de ne pas être présents au sein de ce prochain répertoire d'applications. Finalement ne serait-il pas pénalisant de résister à la tentation ? Pour Rich Siegel, PDG de Bare Bones Software (BBEdit, TextWrangler, Yojimbo), qui perçoit également en cet App Store une énorme opportunité, le problème ne se pose pas. « Ceux qui prennent connaissance de nos produits au travers de l'App Store sont les bienvenus et permettent d'étoffer notre audience », explique-t-il, « surtout si ces derniers n'auraient pas pu nous découvrir au travers d'autres plateformes de téléchargement ».
De son côté l'équipe de MacPaw (CleanMyMac) s'avoue très surprise de n'avoir reçu aucune information lors du sommet WWDC réservé aux développeurs mais s'annonce également très intéressée par cette initiative. Oleksandr Kosovan, reponsable du développement au sein de la société affirme : « mais c'est un produit Apple, donc quoiqu'il arrive, ca sera populaire ». Outre une visibilité accrue des applications, Apple mettra également à disposition plusieurs outils facilitant la mise en ligne.« Les petits développeurs n'auront pas besoin de s'occuper des systèmes de gestion de licences et de téléchargement, Apple s'occupera de tout ». Il ajoute cependant : « Mais pour les sociétés établies, c'est un véritable cauchemar ».Mac App Store, d'autres hésitent encoreMalgré l'engouement de certains, tous n'ont pas l'intention de se jeter corps et âmes dans ce nouveau modèle économique. C'est ainsi que Cabel Maxfield Sasser, co-fondateur de la firme Panic (Transmit, Coda, CandyBar ) ne s'est pas avancé sur le sujet : « nous ne souhaitons pas émettre de jugement dès maintenant, il est encore un peu trop tôt mais nous gardons un oeil ouvert là-dessus. ». Pour sa part, Mike Merrill, directeur de la société, déclare n'avoir aucun avis sur la question.
L'idée d'un centre de téléchargement unique n'est d'ailleurs pas nouvelle. Quelques sociétés ont déjà tenté l'expérience comme MacUpdate ou Bodega. Cette dernière estime aussi qu'il est encore trop tôt pour affirmer clairement les restrictions associées au Mac App Store. « Cependant (...) nous pensons qu'il s'agit d'une bonne chose pour la distribution électronique de logiciels », même si, de toute évidence, Apple risque de leur faire de l'ombre.Mac App Store, un prix à payer Reste que certaines restrictions sont bel et bien réelles, ne serait-ce que le prix de 99 dollars assurant ses droits d'entrée au sein du Mac App Store. Lors de sa présentation Steve Jobs expliquait qu'au travers de ce dernier, l'utilisateur pouvait recevoir d'une traite l'ensemble des mises à jour pour les logiciels installés. En ce sens, le processus est similaire à celui des applications sur iOS. Les éditeurs souhaitant y trouver place devront cependant revoir l'architecture de leurs applications afin de générer un flux de mise à jour pour Apple. « Effectivement on dirait bien que c'est le cas », explique Mike Wray, président de Mariner Software (MacJournal, StoryMill, Mariner Writer...), « il semblerait que les développeurs aient besoin de créer deux versions de leurs logiciels, une pour le Mac App Store et une autre pour les autres distributeurs ». Ces propos sont d'ailleurs confirmés par M.Siegel de Bare Bones Software qui précise qu'aucun de ces changements n'affectera les consommateurs, lesquels recevront toujours leurs mises à jour en temps et en heure. Il précise : « Pour nous ce n'est vraiment pas grand chose de faire une version séparée »."Nous sommes intéressés mais cela nous coûtera cher"- MacPaw - Cependant, pour certains les contraintes sont bien plus lourdes qu'il n'y paraît. « Nous devrons nous débarrasser de tous ce que nous avons créé », explique M. Kosovan de MacPaw, « nous avons énormément investi dans notre infrastructure et nos services intranet, lesquels n'auront plus aucune utilité avec l'App Store ». M. Kosovan fait également mention d'autres problèmes et explique qu'Apple n'accepte pas les versions d'évaluation, ni les mises à jour payantes. Aussi les éditeurs ne disposeront pas d'outils d'analyse extérieurs pour évaluer leurs ventes sur une période donnée afin de calculer leur chiffre d'affaires moyen. Et d'ajouter : « Apple se trouvera au milieu des développeurs et des consommateurs, nous ne saurons même pas qui sont nos clients ! Comment sommes-nous censés apporter un support de qualité ? ». La société soulève d'autres questions et notamment en ce qui concerne les coûts de développement : « que faire si nous passons une année à développer une bonne application pourtant rejetée par Apple ». Enfin quid des mises à jour critiques lorsque l'on sait que le processus peut prendre plusieurs semaines sur l'iPhone App Store ?
Côté technique la publication au sein du Mac App Store requiert également d'autres modifications qui risquent de compliquer davantage la tâche pour le développeur. « Nous devrons ôter notre système licence et notre code Sparkle (NDRL : pour la simplification des mises à jour classiques) avant de soumettre nos logiciels à Apple », déclare M.Wray de Marinner Software, en référence aux conditions d'utilisation mises en place par Apple (paragraphes 2.19 et 2.21). Par ailleurs, à l'instar de l'iPhone App Store, la firme de Cupertino a également émis certaines conditions et conserve le droit de refuser une application si celle-ci entre potentiellement en concurrence avec l'une des leurs (paragraphe 6.2). Notons enfin que la société place son veto sur toutes les applications qui ont pour objectif de modifier l'interface utilisateur de son système d'exploitation (paragraphe 6.5), typiquement Candybar de Panic.
Disponible fin janvier, le Mac App Store changera-t-il l'écosystème autour de Mac OS X ? Quoiqu'il en soit certains le considèrent déjà une véritable poule aux oeufs d'or et y perçoivent de nouvelles opportunités. Cependant au travers des différents témoignages il semblerait que les choses ne soient pas aussi simples qu'il y paraît et, malgré les promesses de Steve Jobs, de nombreuses contraintes pointent le bout de leur nez. Finalement, Apple devrait une nouvelle fois être le grand gagnant de cette histoire et s'apprête à répliquer le succès de l'App Store en courtisant de nouveaux développeurs. Et comme l'expliquait Bill Gates lui-même dans un entretien recueilli par BusinessWeek en novembre 1984 : « la prochaine génération des logiciels intéressants sera sur le Macintosh, pas sur le PC d'IBM ».
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