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Catherine Trautmann, eurodéputé socialiste au Parlement européen livre son constat sur le rapport de l'ACTA dévoilé ce mercredi. Également rapporteure de la principale directive du « paquet télécom », elle fut une fervente supportrice de l'amendement 138 afin d'obliger le recours au juge avant toute coupure du Net. Cette fois, elle estime que le débat ne fait que commencer. Entrevue exclusive.

Clubic : La divulgation du rapport de l'ACTA est-elle une bonne opportunité pour la transparence des débats ?

CT - La publication signifie que nous sommes enfin en face d'une prise de position officielle. Après deux ans de débats de l'ACTA, nous avons engagé un bras de fer sur la transparence et les contenus.

Pour nous, il s'agit désormais d'adopter une attitude cohérente. Nous avons rejeté les accords Swift (sur la communication des identités bancaires aux autorités américaines, ndr) donc cette fois il ne faut pas se tromper de cible. Mettre la pression sur les FAI n'est pas la bonne solution.

L'ACTA souhaite que les FAI et les hébergeurs mettent en place des processus d'automatisation des traçages de produits contrefaits. Cette position ne risque t-elle pas d'être une source de conflits ?

Nous avons une position explicite par rapport à certains sujets même s'il ne s'agit que d'un point donné de la négociation. Si la position autour des fournisseurs intermédiaires est confirmée, elle sera très vivement contestée. Malheureusement, sur cette question, mes craintes se sont confirmées.
De même, il est inconcevable de ne pas donner de qualification juridique aux infractions aux droits de propriété. Il est temps d'approfondir le débat tout en dégageant les positions de chacun. Par exemple, dans le texte rendu public une mention à la loi Hadopi était faite. Cette note a été, par la suite, retirée. A l'instar des noms des Etats et de certains choix de langages...

Quelle sera la force opérationnelle et juridique de l'ACTA. Peut-on craindre une Hadopi mondiale ?

S'il y a constitution permanente d'une organisation mondiale, l'ACTA aura valeur d'un quasi-traité. Il est primordial que ces accords soient rattachés à l'OMC afin de pouvoir bénéficier de recours en cas de plaintes. Désormais, le Parlement européen va pouvoir formuler ses exigences et faire valoir l'application du traité de Lisbonne (le Parlement donne son avis sur toute négociation concernant les Etats-membres, ndr). Il est clair que le Parlement va peser de tout son poids à la négociation.

Le recours au juge en cas de coupure Internet est-il acquis ou risque t-il de disparaître lors des prochaines échéances autour de l'ACTA ?

On voit bien que dans le texte, au sujet du recours au juge, deux options sont expliquées. Cela montre que certains ont une position dure et d'autres une plus modérée. Maintenant que chacun s'est jeté sur le texte, nous allons pouvoir consulter nos partenaires et les entreprises afin de provoquer des débats et faire émerger des consensus sur des sujets épineux. L'ordre du jour des travaux du Parlement européen sera prochainement remanié afin d'obtenir des précisions sur ce que recèle réellement ce texte. Le débat ne fait que commencer.
Le new-yorkais Tumblr, qui édite un service de création de blogs simplifiés gratuit et sans publicité, vient de réaliser un troisième tour de table de 5 millions de dollars auprès de ses investisseurs historiques, Spark Capital et Union Square. Cette nouvelle levée de fonds porte à 10,25 millions la somme investie dans le développement de cette plateforme qui revendiquait en février 4,5 millions d'utilisateurs et près d'un milliard de pages vues par mois.

Pour l'instant, les pages de Tumblr restent obstinément vierges de toute publicité. David Karp, son fondateur, a indiqué à plusieurs reprises qu'il ne comptait pas sur la réclame pour financer sa plateforme, préférant miser sur un modèle freemium (service gratuit, options payantes).

Tumblr, qui n'a pour l'instant pas dévoilé comment seraient employés ces fonds, devrait vraisemblablement profiter de cet apport d'agent frais pour développer les bases de ce qui sera son modèle économique. Fin mars, le service avait en effet annoncé qu'il allait financer ses activités par la vente aux utilisateurs de créations graphiques payantes leur permettant d'enjoliver leur espace personnel. Il propose également une option, facturée 9 dollars par mois, de promotion de son site auprès des autres internautes.
le 22/04/2010 à 23:33
YouTube retire les vidéos de foot
YouTube siffle un arrêt de jeu dans ses relations, plutôt tendues, avec la LFP (Ligue de Football Professionnel). Accusé de laisser mettre en ligne régulièrement des images des matchs de foot, le site de partage de vidéos annonce qu'il s'engage à filtrer plus efficacement ce type de contenus.

Il faut dire que les rapports entre LFP et YouTube (appartenant à Google) n'étaient pas au beau fixe. La LFP a souvent fait le reproche au site de ne pas faire le nécessaire afin d'éviter que des images issues du championnat ne se retrouvent illégalement sur le site de partage de vidéos. Une position inconfortable alors que Dailymotion fait figure de bon élève avec sa technologie de reconnaissance de signatures des contenus protégés.

Un dispositif de protection devrait donc permettre à YouTube d'éviter toute diffusion non autorisée puisque le responsable juridique de la LFP a expliqué aux Echos qu'à l'avenir : "Dès qu'un internaute souhaitera mettre une vidéo, elle sera comparée avec cette empreinte et s'il s'avère qu'elle est piratée, elle sera automatiquement rejetée."

Par ce biais, YouTube va donc aplanir ses relations avec des diffuseurs de contenus. Même si la filiale du géant Google a déjà connu un nombre élevé de procédures de justice à son encontre par TF1, l'INA, Mediaset ou encore la Premier League. Dans ce dernier cas, il était question de diffusion illicite de matchs du championnat anglais de football. YouTube frôle donc encore le carton rouge.
Google vient de confirmer qu'il avait acheté une startup en stealth-mode (ce qui signifie que les activités de l'entreprise sont faites à couvert, pour cause de développements secrets, par exemple) baptisée AgniLux pour une somme non communiquée. Cette entreprise, lancée par des anciens de P.A. Semi, serait spécialisée dans les processeurs pour serveurs économes en énergie.

L'anecdote est symbolique : c'est justement Apple qui a racheté P.A. Semi en 2008 pour 278 millions de dollars. Et c'est P.A. Semi qui a développé l'A4, le processeur à architecture ARM de l'iPad. Google tenterait-il de développer sa propre puce pour ses matériels grands publics ? Pas sûr, car le secteur d'AgniLux serait celui des puces pour serveurs. Selon le New York Times, qui a pu interroger des employés de l'entreprise, AgniLux travaillerait sur « une sorte de serveur. »

Google pourrait-il donc développer des puces ARM à basse consommation pour ses propres serveurs ? Le géant fera lui-même ses propres calculs, mais les serveurs sont d'autant plus stratégiques pour lui que ses systèmes Android et Chrome, qui pourraient faire tourner de plus en plus de tablettes ou de netbooks, se basent sur le cloud. Les processeurs NVIDIA et Qualcomm sont donc largement suffisants côté utilisateurs.

Pour ce qui est des serveurs, le New York Times n'y croit pas. Ashlee Vance et Brad Stone, qui ont déniché l'affaire AgniLux, rapportent qu'une personne proche du dossier a déclaré que « Google n'est pas intéressé par la fabrication de processeurs en soi, mais par la possibilité d'utiliser l'expertise d'AgniLux pour aider à porter ses deux systèmes d'exploitation sur d'autres plate-formes - comme les tablettes ou même des récepteurs numériques. » Il s'agirait donc plus d'une question d'image que d'une réelle volonté d'entrer sur le marché des processeurs.
SFR a publié cette semaine la quasi-totalité du code source du firmware de la Neufbox. Le micrologiciel du modem ADSL de l'opérateur était déjà en partie ouvert, conformément à la licence GPL de certains composants sur lequel il reposait, mais son développeur met cette fois à disposition le fruit de son travail sur un dépôt Subversion ouvert au public.

Les développeurs peuvent donc désormais concevoir leur propre firmware alternatif pour la Neufbox 4 (la dernière en date, fournie en son temps par Neuf puis aujourd'hui par SFR), en partant du code source original plutôt qu'en le devinant (principe du reverse engineering), pour en améliorer le fonctionnement ou pour en enrichir les fonctionnalités.

Les possibilités sont quasi-infinies et n'ont pour limite que l'imagination des développeurs. On peut par exemple espérer un gestionnaire de téléchargement autonome, comme on en trouve sur d'autres routeurs à firmware ouvert (telle que la Fonera), l'apparition d'une fonctionnalité de télésurveillance (au travers d'une webcam USB), ou encore une amélioration des fonctionnalités de serveur de stockage (NAS).

Certaines portions de code restent fermées, en particulier les pilotes propriétaires des composants du fabricant Broadcom (modem ADSL, contrôleur Ethernet, contrôleur Wi-Fi ou encore contrôleur USB), mais des binaires sont automatiquement rapatriés lors de la compilation.

Le firmware du décodeur TV HD n'a quant à lui pas bénéficié d'un tel traitement de faveur. Sans doute SFR réserve-t-il la primeur de son décodeur à la société Wyplay, qui a récemment cessé la production de son disque dur multimédia Wyplayer pour se concentrer sur le développement d'un media center évolué pour le compte de l'opérateur.
En mettant en ligne mercredi la carte mondiale des requêtes gouvernementales, Google est entré dans les bonnes grâces du Conseil de l'Europe.

Hier, son Secrétaire Général, Thorbjørn Jagland, a salué l'initiative : « Le public a le droit de savoir ce que les gouvernements demandent de retirer d'internet. La transparence est indispensable pour protéger la liberté d'expression. », a-t-il souligné.

Mais Jagland ne s'est pas arrêté là et a également mis en garde les pays européens contre l'abus de requêtes auprès de Google. « J'invite instamment les gouvernements européens à s'abstenir de filtrer les contenus publiés sur internet pour des motifs autres que ceux spécifiés à l'Article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme » qui définit le droit à la liberté d'expression.

L'initiative de Google pourrait-elle provoquer du remous envers des Etats européens adeptes des requêtes de filtrage ? On peut se poser la question. Sur les 10 premiers pays listés par Google, 4 appartiennent à l'Union Européenne : l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie et l'Espagne. Mais trop peu de détails sont donnés pour permettre de connaître clairement le sujet des requêtes, même si Youtube apparaît comme le principal service concerné.

« «Seuls le dialogue et la coopération entre les acteurs gouvernementaux, les acteurs non gouvernementaux, les organisations internationales et la société civile permettront de définir des solutions profitables à chacun. », commente Jagland, avant de conclure « Un Internet pour tous est une aspiration légitime qui doit être assortie d'un maximum de droits et de services soumis à un minimum de restrictions.  »

Voilà de quoi méditer.
le 22/04/2010 à 23:33
Jour J-2 mois pour Hadopi ?
L'Hadopi sera très bientôt mise en place. Les principales associations de protection des ayants-droits ont envoyé une demande auprès de la Cnil pour les autoriser à recueillir les adresses IP de ceux pris en train de télécharger illégalement. En parallèle, l'Hadopi vient de publier 7 offres d'emploi pour travailler dans le saint des saints français de la lutte anti-piratage. Tout le monde est "Hadopi ready" ?

Interrogée par la rédaction de Clubic, la Sacem vient de confirmer l'information selon laquelle ses services ont déposé le 19 avril à la Cnil une demande d'autorisation de collecte des adresses IP : "le dépôt du dossier auprès de la Cnil. Avoir l'avis de la Commission est primordial avant d'entamer tout ce qui concerne la riposte graduée". Les autres organisations à savoir l'Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (Alpa), la Société civile des producteurs phonographiques (SCPP) et la Société civile des producteurs de phonogrammes en France (SPPF) n'ont pas encore répondu à nos questions.

Concrètement cette décision signifie que la Cnil dispose de 2 mois pour rendre sa décision. L'envoi des premiers mails ne pourra donc pas se faire avant la fin du mois de juin, dans une hypothèse "optimiste". De même, les ayants-droits sont tenus de se conformer à la décision de la Cnil. Comme l'explique le magazine Editions Multimédi@, auteur de l'information, la mise en œuvre de la surveillance des réseaux P2P n'est donc pas encore gagnée.

Il semble donc bien que les mesures visant au recueil de données se mettent en place progressivement. La semaine dernière 6 serveurs étaient déjà utilisés par l'entreprise Trident Media Guard pour enregistrer les adresses IP de ceux qui téléchargent depuis eMule. La société en charge du filtrage des contenus pour les ayant-droits, qui semblait être dans une phase de tests, affûte donc ses armes.

En parallèle, l'Hadopi recrute. Pas moins de 7 offres d'emploi allant du Chargé de projets auprès du Directeur des Systèmes d'Information à l'hôtesse d'accueil ont été mis en ligne. Un signe que chaque pion se met en place. L'appel à candidature est ouvert à tous. Si un lecteur de Clubic se sent l'âme d'un partisan de la riposte graduée…
Microsoft vient de remporter une bataille contre la contrefaçon en Chine. Une cour de Shangai vient de condamner un assureur, soutenu par plusieurs entreprises d'Etat ou enregistrées au registre chinois, pour avoir enfreint la propriété intellectuelle de Microsoft avec des copies illégales de ses logiciels.

Pour le géant de Redmond, « c'est la première fois que Microsoft poursuit une compagnie chinoise d'importance devant les tribunaux », et ce serait aussi « le cas pour lequel Microsoft a gagné le plus d'argent en dommages et intérêts en Chine. » Même si les autorités chinoises essaient depuis quelques années de combattre le piratage logiciel, beaucoup d'entreprises étrangères se plaignent encore de la lourdeur de la collecte des preuves, qui rend l'obtention de jugement favorables difficile.

Au mois d'août dernier, quatre personnes du site Tomato Garden avaient été condamnées à de la prison et à de lourdes amendes dans une autre affaire, pour avoir distribué des versions contrefaites de Windows XP et d'autres programmes sur Internet. Tomato Garden tirait notamment des revenus de la publicité faite sur le site.

Pour Yao Xin, le responsable pour la Chine de la Business Software Alliance, la décision de la cour est un signe que les autorités chinoises sont déterminées à combattre le piratage. « C'est aussi un avertissement pour les grandes compagnies qui continuent d'utiliser des logiciels contrefaits : utiliser des contrefaçons ne mène pas qu'à des conséquences judiciaires lourdes, mais peut également avoir de graves répercussions sur l'image de l'entreprise. » Les éditeurs de logiciels estiment à 6,67 milliards de dollars les pertes dues au piratage en Chine pour l'année 2008, ce qui place le pays en seconde position derrière les Etats-Unis. La contrefaçon de logiciels a néanmoins diminué de 10% entre 2004 et 2008.
Les hackers roumains manquent d'humour. A moins que ce ne soit le sketch présenté dans l´émission "On est pas couché" de Laurent Ruquier sur France 2 qui soit d'un goût douteux. Après avoir vu le comique Jonathan Lambert imiter le salut roumain en faisant la quête, main tendue, et annonçant "s'il vous plait monsieur", des hackers ont pris leur revanche.

La scène s'étant retrouvée rapidement sur Internet, quelques heures après la diffusion de l'émission, le groupe Romanian National Security (R.N.S) a modifié l'espace "Planète plus intelligente" du site lemonde.fr. Les hackers ont mis sur la page du site un drapeau roumain et l'hymne national. De même, le message «  Les Tsiganes ne sont pas des roumains, ce ne sont pas eux qui ont écrit notre histoire. Nous avons respecté la France, vous allez respecter la Roumanie » aurait été affiché.

Le site Zataz explique que l'ambassade de Roumanie à Paris aurait pris l'affaire en main en adressant plusieurs plaintes auprès du CSA, de l'Ambassade de France et de France Télévisions. Il semble donc que les ennuis ont débuté dès la fin de l'émission puisque aussitôt le sketch terminé, l'animateur Laurent Ruquier lance "on va avoir la Roumanie sur le dos".

Les hackers pourraient même récidiver d'autant qu'ils s'étaient déjà fait connaître pour avoir mis à mal le site du Daily Telegraph après des blagues du même genre. A ce rythme, la France risque d'être surchargée par les hackers belges…
Aux 2e Assises des jeux de hasard et d'argent, l'assemblée n'en avait que pour les annonces de l'Arjel. Après le vote conforme au Sénat et à l'Assemblée nationale de la loi qui devrait ouvrir le marché des jeux en ligne à la concurrence, et en attente de la promulgation, la mission de préfiguration de l'Autorité de régulation des jeux en ligne a présenté sa feuille de route, par la voix de son secrétaire général Frédéric Epaulard.

On l'attendait serrée, et elle l'est. Pour être prête avant la Coupe du monde de football, l'Arjel devra mettre en place rapidement ses trois directions. Une trentaine de personnes travaille actuellement sur la mission de préfiguration, un chiffre qui devrait monter à 50 au lancement définitif de l'autorité en juin, puis à 80 pour la phase de croisière en 2011. L'organisation, qui n'est pas stabilisée tant qu'elle n'a pas été approuvée par le collège de l'Arjel, devrait comporter trois pôles.

Le premier, la direction des agréments et de la supervision, aura pour tâche de délivrer ce qu'à l'Arjel on se refuse à appeler des licences. Les premiers agréments devraient être étudiés autour de la mi-mai, date de l'approbation attendue du cahier des charges par arrêté interministériel. Si le plan de la mission de préfiguration se déroule sans accroc, on devrait donc voir arriver les premiers agréments au début du mois de juin, l'Arjel s'étant donné trois semaines pour instruire les dossiers. Pour les dossiers suivants, le délai maximal de prise en charge annoncé est de quatre mois.

Le second pôle, la direction des systèmes d'information, aura pour but de recueillir toutes les transactions entre opérateurs et joueurs. Ici encore, l'Arjel annonce qu'elle pourra « commencer à suivre l'ensemble des opérateurs dès le démarrage de l'ouverture de marché. » Une « certaine souplesse » devrait être accordée aux opérateurs, puisque six mois de délai sont prévus pour qu'ils soient « en totale conformité avec le cahier des charges. » L'Arjel, qui annonce que 10 à 15 informaticiens seront en charge de suivre ces opérations, affirme qu'ils seront en mesure d'assister les opérateurs dès le lancement.

Enfin, la direction des enquêtes et du contrôle serait « déjà opérationnelle. » Elle est constituée d'agents d'autres administrations, dont les douanes pour le blanchiment et la fraude, en lien avec Tracfin, les gendarmes et les policiers sur la cybercriminalité. Frédéric Epaulard précise que l'Arjel n'aura pas de pouvoir de police judiciaire, mais uniquement administratif. Ce sera au Ministère de l'Intérieur de prendre le relais en cas de poursuites pénales.

Frédéric Epaulard annonce donc que l'Arjel sera « prête pour l'ouverture du marché. » Plusieurs questions restent toutefois en suspens : la faisabilité technique notamment. Car si le calendrier est un enjeu politique fort, qui empêche de dire le contraire, rien n'a été précisé sur l'état des lieux actuel : les trois directions sont-elles prêtes ? Et au-delà, doit-on prévoir des retards légaux ? Le Conseil constitutionnel a notamment été saisi par les députés socialistes, et un avis négatif pourrait amener son lot de complications. De même, l'installation des infrastructures de contrôle ou de prise en charge des dossiers n'a fait l'objet d'aucune communication. Contactée pour ces quelques questions, l'Arjel n'a pas encore répondu à ce jour. De même qu'elle n'a pas répondu sur la différence de temps de traitement entre la treintaine d'opérateurs qui devraient demander une à trois agréments à l'ouverture du marché, et les suivants, qui auront un délai de traitement de quatre mois.

Pour les opposants au texte - dont les députés PS - cette stratégie de la rapidité semble surtout servir les intérêts économiques, alors que la loi donne une place importante à la protection des personnes sensibles (les mineurs, notamment, et les joueurs accros). La date fatidique de la Coupe du Monde de football, cet été, pourrait focaliser toute l'attention de l'Arjel et de la majorité, au risque de justifier les critiques de l'opposition.
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