Outre l'aspect pratique et les polémiques qu'il entraîne, le service Street View de Google est également une mine d'images et d'anecdotes insolites qui contribuent clairement à sa popularité. Pourtant, dans certains cas, Street View a tendance à franchir une limite douteuse et on ne parle pas là de l'affaire des données WiFi, mais de scènes de crime très violentes photographiées par une Google Car et mises en ligne sur le service.
Lancé la semaine dernière au Brésil, Street View s'est rapidement vu confronté à une vague de signalements de la part des utilisateurs du monde entier, tombés lors de leur visite virtuelle du pays sur des images très choquantes de scènes de crime au bord de la route.
Dans le premier cas, la Google Car a longé le périmètre de sécurité mis en place par la police de Belo Horizonte, où une foule de badauds agglutinée sur un trottoir observait un sac plastique sous lequel on devinait un corps. Dans le second cas, la voiture a longé le corps, chichement recouvert d'un drap, d'un homme qui se serait fait écraser par un véhicule à Rio de Janeiro.Des prises de vue rapidement supprimées du service par Google, mais qui font tout de même le tour du Web et surtout des autorités et des médias brésiliens, qui voient d'un très mauvais oeil cette exposition des rues du pays au monde entier. Si ces scènes de crime sont sans aucun doute les images les plus choquantes qui ont fait leur apparition sur le service, d'autres images douteuses ont également été relevées par le site
Estado de Minas, comme celles d'une femme en bikini transparent très suggestif, d'un homme malade en pleine rue ou encore des scènes de baisers torrides.
"Les citoyens risquent de voir dans certaines images proposées par Google Street View une violation de leur vie privée et de leur intimité, et vont demander une indemnisation pour le dommage subit, en plus du retrait des photos" explique l'avocat spécialiste du Web Alexandre Ateniense. Par ailleurs, ce dernier s'inquiète également des problèmes que pourraient causer la présence de certaines images dans le cadre d'enquêtes policières.Au-delà de ces évidences, on peut également se poser légitimement la question concernant le contrôle des images réalisé par Google après la numérisation des rues visitées. Ce n'est pas la première fois que le service capture des images à fort impact : on se souvient de l'affaire du corps de Worcester au Royaume-Uni, un mystère qui s'était soldé par une heureuse conclusion mais qui avait déjà de quoi laisser dubitatif quant à la façon dont Google valide les images capturées par les Google Cars avant leur mise en ligne. A noter que, après la médiatisation de cette histoire dans laquelle une fillette s'était amusée à "faire la morte" lors du passage de la voiture les images avaient également été supprimées du service.
Le Brésil est le premier pays d'Amérique Latine à accueillir Street View, mais face à cette nouvelle polémique, il y a fort à parier que les pays voisins montreront certaines réticences face aux voitures de la firme de Mountain View.