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La semaine dernière, le magazine BillBoard.biz rapportait plusieurs détails sur le service Google Music qui serait actuellement en cours de finalisation mais qui n'a toujours pas été officiellement annoncé par la firme de Mountain View. Nous apprenions alors que Google souhaitait offrir un espace de stockage permettant aux internautes d'y placer l'ensemble de leur musique accessible depuis n'importe quel terminal connecté moyennant 25 dollars par an. Certaines informations pointaient également vers un service de téléchargement classique similaire à l'iTunes Store d'Apple ou Amazon MP3.

Dans l'une de ses dernières dépêches l'agence Reuters affirme que le modèle proposé par Google n'aurait pas réellement emballé les maisons de disques. Larry Kenswill, anciennement vice-président de la stratégie commerciale chez Universal Music, aurait ainsi déclaré : "je ne comprends pas pourquoi les gens auraient besoin d'un espace personnel en ligne ni pourquoi il y aurait une large demande pour cela".

Finalement le modèle du streaming peinerait encore à convaincre. Les tentatives du site MP3.com ou encore mSpot resteraient mitigées, les sociétés refusant de communiquer la part de leurs utilisateurs ayant souscris à une offre payante. Par ailleurs, et malgré sa force de frappe, par le passé Google ne se serait pas révélé très efficace dans le domaine du commerce direct. En août 2007, la firme californienne avait fermé son service permettant de louer ou d'acheter des films sur YouTube. Toutes les vidéos achetées par les consommateurs avaient d'ailleurs été tout bonnement effacées, ces dernières étant protégées par DRM. En compensation Google n'avait versé que 5 maigres dollars sur les comptes Google Checkout des clients. Plus récemment, c'est le site commercialisant le Nexus One qui a fermé boutique.

Reste un atout majeur : Android et sa croissance fulgurante. Peut-être alors les maisons de disque souhaiteront tenter l'expérience d'un service de musique en streaming mobile.
La rumeur n'aura duré que le temps d'un week-end : Facebook ne développe pas de téléphone mobile à son compte. C'est ce qu'a affirmé le réseau social de Mark Zuckerberg hier soir, après le bruit lancé plus tôt dans la journée par TechCrunch. Pourtant, ce dernier persiste.

Le site américain affirmait en effet que Facebook était en train de "fabriquer secrètement un téléphone". "Facebook construit actuellement un téléphone mobile. Ou plutôt, il développe le logiciel pour le mobile et travaille avec un tiers pour le matériel" expliquait le site dimanche, en citant "une source proche du projet". Projet auquel, toujours selon TechCrunch, prendraient part "deux employés de haut niveau" de l'entreprise, Joe Hewitt, développeur de l'application Facebook pour iPhone, et Matthew Papakipos, l'ancien responsable du développement de Chrome qui a quitté Google pour rejoindre Facebook en juin dernier.

Des informations précises que Facebook a néanmoins rapidement démenti par l'intermédiaire d'un porte-parole : "La rumeur n'est pas fondée. Facebook ne développe pas de téléphone. Notre approche a toujours été de rendre les téléphones plus sociaux grâce à des applications, mais pas de construire un mobile" explique le communiqué de presse du réseau social.

Pour autant, TechCrunch n'en démord pas et persiste dans son idée : "Facebook ne travaille pas sur un téléphone tout comme Google ne travaillait pas sur un téléphone" titre ironiquement le site, rappelant ainsi l'affaire de Google : le géant de Mountain View avait indiqué fin 2009 qu'il n'était pas intéressé par le lancement d'un Google Phone… Avant de dévoiler le Nexus One, smartphone conçu par HTC en collaboration avec Google, début janvier 2010.

Pour TechCrunch, l'histoire se répète et Facebook joue sur les mots en indiquant ne pas développer de téléphone. "Ce n'est pas ce que nous avons dit" rappelle le site, qui soupçonne une collaboration du même type que celle entre Google et HTC.

La rumeur est donc officiellement démentie par le réseau social, mais le doute persisterait néanmoins. On peut cependant se demander ce que le site aux 500 millions de membres révolus aurait à gagner à développer son propre terminal, lui qui est déjà présent sur la plupart des OS mobiles, que se soit via une version Web optimisée ou une application dédiée.
Afin d'être habilités à envoyer les premiers e-mails dans le cadre de la riposte graduée, les 4 ayants droits SCPP, la SPPF, la SACEM et la SDRM avaient demandé à la Cnil l'autorisation de prélever les adresses IP des internautes. La Cnil a donc rendu son avis sur la question. Explications.

La Cnil autorise donc le processus de l'Hadopi : TMG communique une infraction aux ayants-droits. Ces derniers dressent un procès verbal puis le remettent à l'Hadopi. Le dossier arrive devant la CPD qui décide ou non de l'envoi des e-mails. Suit alors la procédure dite de la « riposte graduée ».

Pour autant, le garant des libertés informatiques pointe quelques disproportions dans un système complexe qui laisse peu de « marge d'appréciation aux agents assermentés ». Dans son rapport publié sur PcInpact, la Cnil regrette donc qu'au vu du « nombre élevé de saisines prévues, soit 25 000 par jour dans un premier temps, puis 150 000 par jour, il est impossible que les agents assermentés vérifient les constatations une à une ».

La Cnil va même plus loin. Elle regrette que les « premières étapes de la riposte graduée (envoi d'email et de lettre recommandée) reposeront donc uniquement sur la collecte opérée par le système de TMG. Votre rapporteur considère qu'il serait préférable que le système de collecte soit homologué par un tiers de confiance ».

La question du choix de la technologie utilisée par le prestataire TMG revient donc aux devants de la scène. Certaines personnes au sein de l'Hadopi avaient déjà évoqué cette question du bout des lèvres. Elles regrettaient que ne soit « labellisée » qu'une seule méthode de traque des IP.

Cette fois, la Cnil pose donc la question de la fiabilité des informations collectées. D'autant que le processus de la riposte graduée doit absolument se faire très rapidement puisqu'une fois qu'une adresse IP est enregistrée, la Cnil n'autorise que pendant 24 heures son enregistrement. Une exception existe cependant, le délai peut être étendu à trois jours si l'enregistrement a été fait le samedi ou le dimanche et que le lundi est un jour férié.

La traque d'Hadopi pourrait donc se faire le week-end.
Eran Feigenbaum, directeur de la sécurité chez Google, annonce le déploiement d'une nouvelle technique visant à protéger davantage les comptes Google des professionnels. En effet, en plus du mot de passe traditionnel, certaines entreprises souhaitent mettre en place une mesure supplémentaire afin d'éviter toute fuite d'informations. Pour cette raison Google a déployé un système de double authentification.

L'option pourra être activée à partir de l'interface d'administration des comptes Google Apps. Une fois le mot de passe entré par l'utilisateur Google enverra automatiquement un code sur le téléphone portable. Ce dernier se présentera sous la forme d'un SMS, d'un appel vocal ou sera généré au travers d'une application dédiée disponible pour Blackberry, Android et iPhone.

Le dispositif apporte cependant un peu de souplesse puisqu'il sera possible de paramétrer les ordinateurs jugés sécurisés et régulièrement utilisés par l'internaute (typiquement l'ordinateur au travail et celui de la maison). Pour ces machines authentifiées, aucun code supplémentaire ne sera alors nécessaire pour accéder aux services de Google Apps.

Google précise que par la suite ce dispositif sera déployé auprès de l'ensemble des internautes disposant d'un compte Google. D'ailleurs, le système, basé sur des standards ouverts, sera également distribué en open source. Pour rappel Microsoft a implementé une technique similaire pour sa nouvelle messagerie de Hotmail déployée cet été. L'équipe de Windows Live expliquait qu'il s'agissait de générer un code unique pour chacun connexion sur un ordinateur public. Ce dernier est envoyé par SMS au numéro de téléphone spécifié dans les informations du profil utilisateur.
Suite logique selon le fondateur et directeur associé Greg Zemor, Neteven se lance à l'international. La recette de la plateforme des plateformes d'e-commerce est en apparence simple : une solution simple et centralisée pour les vendeurs en ligne, des partenaires (les sites marchands) puissants - Pixmania, Amazon, PriceMinister et eBay entre autres, une levée de fonds en 2007, la rentabilité depuis. Greg Zemor l'avait évoqué dans une interview accordée à Clubic Pro, c'est désormais acté : Neteven sort à l'international, et commence par l'Allemagne et l'Angleterre.

L'annonce de la sortie de France fait étrangement écho au rachat de PriceMinister pour Rakuten, coup de feu pour son développement européen tant attendu selon le PDG Pierre Kosciusko-Morizet. Mais pour Greg Zemor, peu de lien, même s'il compte « travailler avec PriceMinister, notamment sur l'Angleterre et l'Espagne, dans les prochains mois. » Pour l'heure, « avec le rachat, nous n'avons pas pu avancer avec eux. »

Le lien tient donc plus du concours de circonstances, voire de la coïncidence. Nous nous lançons en premier sur l'Angleterre et l'Allemagne. Notre but est d'ouvrir ces nouveaux pays à des vendeurs français, et aussi à terme de toucher des clients locaux. Pour l'instant, « nous avons priorisé les développements techniques et commerciaux en partenariat avec eBay, Amazon et Pixmania, en fonction du potentiel économique et de la demande des places de marché et des clients. » Pour le reste de l'Europe, ce sera donc pour plus tard, sans échéance pour l'instant. Greg Zemor évoque toutefois déjà le Benelux, l'Europe de l'Est, l'Europe du Sud. Mais plus tard, car pour l'instant, ce ne sont pas des marchés suffisamment matures, par exemple l'Espagne ne l'est pas. « Il est important de ne pas rentrer trop tôt sur ces marchés, car tous les partenaires envisageables sur place n'ont pas atteint la maturité en terme de développement, de croissance ou de référencement. »

Concrètement, Neteven sur sa ligne : une plateforme unique pour gérer toutes les places de marché auxquelles un vendeur est affilié. Ce sont Pixmania, PriceMinister, eBay, ou Amazon en France. Ce seront sensiblement les mêmes en Allemagne et en Angleterre. « Nous envisagerons ensuite une présence avec des acteurs locaux, » explique Greg Zemor. A l'en croire, ces partenariats seraient au stade de pré-étude technique. Des places de marché comme MarktPlatz en Allemagne ou Play.com au Royaume-Uni pourraient intéresser la plateforme des plateformes. « Nous avons été contactés par plusieurs acteurs, » assure Greg Zemor. Patience, donc, des annonces pourraient arriver un jour.

Présent sur le salon de l'e-commerce à Paris à partir de demain, Neteven devrait détailler les modalités de sa nouvelle plateforme. Les changements ne devraient pas être terribles, selon Greg Zemor, puisque Neteven « avait intégré les problématiques de gestion de la TVA et de la livraison dès le développement de sa première version, il y a cinq ans. » Restent les problèmes de traduction, de relation client, et de logistique, barrières inéluctables du commerce européen. Neteven assure que ses partenariats peuvent apporter des solutions aux marchands qui n'auraient pas de connaissance des marchés étrangers. Nous les conseillons en amont, mais nous avons aussi certaines aides, comme des agences de traduction spécialisée, de l'aide à la relation clients sur certains sites e-marchands, et même une solution logistique venue d'Amazon, qui « peut mettre à disposition des vendeurs un espace de stockage dans tous les pays européens. »
Amazon Web Services (AWS) vient de tirer le coup de feu de la quatrième édition de son Startup Challenge. Ce concours, ouvert aux startups utilisants les services payants d'AWS, permet de gagner jusqu'à 50 000 dollars américains en espèces et 50 000 dollars en crédits AWS.

C'est évidemment le prix maximal, pour le grand gagnant. Il faudra à une startup passer d'abord par les sélections régionales (une par grand ensemble : Asie, Europe et Amérique). Cinq demi-finalistes sont sélectionnés pour chaque région, chacun remportant d'office 2 500 dollars en crédits AWS.

Etape suivante : les demi-finales régionales, qui permettent à six vainqueurs d'accéder à la grande finale mondiale. Ces six finalistes globaux sont dotés de 10 000 dollars en crédits AWS. Et peuvent concourir pour la finale, qui permet de désigner le grand vainqueur. Pour ceux qui n'ont pas atteint la première phase, AWS a prévu un lot de consolation : 25 dollars en crédits AWS à chaque inscrit.

C'est un peu le bonbon du perdant, et il y a fort à parier que les 100 000 dollars américains à gagner, pour moitié en liquide et pour l'autre en crédits AWS, sera un moteur de motivation plus fort. Les startups de 22 pays sont éligibles, à condition qu'elles utilisent les services payants AWS, comme Amazon EC2 ou S3 par exemple. Elles doivent également générer moins de 10 millions de dollars de chiffre d'affaires ou en investissements extérieurs pour l'année.

Pour espérer succéder à GoodData, grand vainqueur de l'édition 2009, les entreprises participantes doivent répondre à plusieurs critères. Elles sont jugées sur l'implémentation de services AWS, l'originalité de leur activité, leur business plan, et la réponse qu'elles apportent à un besoin du marché. Date de fin des inscriptions : 31 octobre.
Le collectif Signal-Spam, soutenu par la Cnil, a tenu à faire un point au sujet de son activité et des rapports sur les messages non-sollicités. Avec 4 500 plaintes par an, Signal-Spam souhaite mettre l'internaute au centre de la lutte contre ce type de parasites. C'est pourquoi il propose un plugin pour les boites mail Outlook et Thunderbird afin de rapporter tout nouveau pourriel.

Signal-Spam annonce donc quelques nouveautés comme des retouches sur son site mais également un plugin disponible pour Outlook 2003, 2007 et Thunderbird versions 2 et 3. De même, certains webmails devraient être pris en compte d'ici la fin de l'année. Vick Hayford, vice-président de Signal Spam explique cependant qu' « Apple ne peut pas être intégré puisque nous ne pouvons pas agir sur les codes sources. Pour éviter cela, nous travaillons dès à présent sur un signalement universel à partir d'IMAP ».

Bien que Signal-Spam agisse depuis plusieurs années, certains responsables pointent du doigt le manque de cohésion entre acteurs sur le sujet. Le Commissaire Bernard Peyrat, conseiller honoraire à la Cour de cassation estime : « L'avenir passe par une construction européenne, un signal-spam à l'échelle communautaire. Bruxelles s'y intéresse mais pourquoi pas un organisme international ? » Il faut dire que certaines firmes comme Microsoft ou encore SFR ont mis en place des plateformes pour rapporter un spam. Mais ces informations ne peuvent pas être connectées entre-elles.

Si Signal-Spam annonce effectivement que moins de 100 000 internautes l'utilisent, le collectif a néanmoins le soutien de la secrétaire d'Etat à l'Economie numérique, Nathalie Kosciuszko-Morizet. Elle estime que « le problème du spam est sous-évalué. Moi-même je suis spammée sur ma boite du ministère. Je me pose la question de savoir si un réseau d'ordinateurs zombies peut être la préfiguration criminelle du Cloud computing ».

Toujours est-il que Signal-Spam manque encore, et de son propre aveu, de réactivité. Concernant les e-mails d'Hadopi, le président du collectif, Jean-Christophe Le Toquin confie : « Il est compliqué de se permettre d'afficher clairement ce qui relève d'une menace ou pas. Nous ne pouvons pas réagir en temps réel ». Avec l'existence de faux mails Hadopi, les personnes peu au fait de l'informatique pourront donc les considérer comme spam ou pas.
Tandis qu'Oracle met la dernière main à MySQL 5.5, le groupe en charge du développement de PostgreSQL annonce la sortie, lundi, de la version 9.0 de son système de gestion de bases de données (SGDB) relationnelles open source. Parmi les nombreuses nouveautés inaugurées par PostgreSQL 9.0, la reprise à chaud (hot standby) et la réplication en continu (streaming replication), particulièrement attendues par les utilisateurs.

La première permet en effet de continuer à interroger sa base de données pendant une opération de sauvegarde ou de restauration via un serveur esclave que la seconde permet de maintenir à jour. « Au sein des produits propriétaires, cette possibilité, optionnelle, coûte plusieurs milliers de dollars », souligne Simon Riggs, directeur technique de 2ndQuadrant et chef du projet hot standby.

Du côté de la sécurité, PostgreSQL 9.0 propose la mise à niveau sur site intégrée à partir des versions 8.3 et 8.4, la prise en charge du protocole d'authentification Radius ainsi que de nouvelles commandes de gestion des permissions et des utilisateurs (GRANT ON ALL, DEFAULT PERMISSIONS et GRANT/REVOKE). Alors que la version 8.0, sortie début 2005, s'ouvrait à Windows, la version 9.0 s'ouvre aux éditions 64 bits des systèmes de Microsoft, ce qui améliorera les performances sur certaines requêtes, permettra d'allouer plus de 2 Go de mémoire à work_mem et offrira une meilleure compatibilité avec les versions 64 bits de PostgreSQL installées sur un Linux.

De nombreuses nouveautés sont également proposées au niveau de la gestion des bases, des requêtes disponibles ou des langages de scripts associés.
Le débat autour des Roms commence à déborder sur le Web. C'est en tout cas le motif qui aurait poussé des hackers à prendre le contrôle du compte Twitter du ministère des Affaires étrangères, @francediplo. Une fois encore, le cabinet est la cible d'esprits malveillants.

Ce jeudi, le compte Twitter du Quai d'Orsay rapportait une phrase injurieuse : « FUCK YOU ROMANIAN PEOPLE ! I HATE YOU ALL AND I WANT DESTROY EU ! ». La traduction est simple... et est restée en ligne plusieurs minutes avant qu'un nouveau tweet ne vienne contredire le premier.

Cette intrusion arrive au moment où certaines informations rapportent des « échanges très violents » entre Nicolas Sarkozy et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso au sujet des Roms. Outre cette actualité, on notera que c'est souvent la vitrine de la France qui est visée par des hackers.

Déjà en 2008, le site du ministère des affaires étrangères reconnaissait avoir été visité par des hackers qui cherchaient à « cartographier les réseaux ». De même, en juillet dernier le quai d'Orsay révélait l'existence d'une attaque de type typo-squatting, le ministère expliquait : « Ce site internet, créé à une adresse proche de celle France Diplomatie, diffuse de fausses informations et copie frauduleusement le site du Ministère des Affaires étrangères et européennes ». Le ministère semble donc devenir une cible récurrente...
Lancé en grande pompe à San Francisco, la première bêta du navigateur Internet Explorer 9 constitue pour Microsoft une avancée majeure qui se caractérise par une meilleure prise en charge de HTML5 et surtout par l'accélération matérielle. Longtemps décrié par les fervents défenseurs des standards du W3C, le navigateur semble désormais suivre le chemin tracé par ses concurrents à savoir Firefox, Chrome, Safari et Opera.

Interrogés par nos soins, Charles McCathieNevile, travaillant sur la prise en charge des standards chez Opera Software, et Tristan Nitot, président de Mozilla Europe, ont accepté de partager leurs sentiments sur ces nouveautés d'Internet Explorer.

Avez-vous eu le temps de tester cette version d'évaluation ?

Charles McCathieNevile : Non, j'étais en déplacement en Ouzbékistan sans ordinateur sous Windows et surtout sans aucune machine récente capable de faire tourner IE9.

Tristan Nitot : Oui, bien sûr.

Que pensez-vous de cette première bêta ?

C.M : Je ne peux seulement me fier à ce que j'ai lu mais c'est certainement une amélioration par rapport aux versions antérieures d'IE. Je trouve cela dommage que Microsoft ne propose pas un navigateur moderne aux millions de gens qui utilisent XP ou des versions plus anciennes de Windows, mais bon on ne peux pas tout avoir. Au moins une meilleure prise en charge des standards permettra aux développeurs d'accélérer leurs travaux sur les améliorations offertes par HTML5, SVG etc... (et pour les utilisateurs de XP il y a toujours Opera qui offre un navigateur moderne et respectueux des standards).

T.N : S'il n'y avait qu'une chose à dire à Microsoft, c'est "bienvenue dans le monde des navigateurs modernes", avec un pas en avant significatif en terme de respect des standards et d'amélioration des performances. IE9, c'est le navigateur que nous voulions voir Microsoft développer.

Pensez-vous que Microsoft a tenu sa promesse ou attendiez-vous plus d'IE9 ?

C.M : J'aurais adoré en voir plus. Je suis notamment déçu de ne pas voir la prise en charge des animations SVG. Dans la mesure où Firefox et Safari travaillent sur cette implementation, Microsoft est le dernier à bloquer le développement relativement simple d'applications SVG interactives. Cependant je pense que Microsoft s'est donné un nombre d'objectifs limité et qu'ils ont rempli ces derniers. Lorsque Chris Wilson (NDLR : anciennement responsable de la prise en charge des standards pour IE) travaillait sur Internet Explorer, il expliquait qu'il y avait un processus de développement basique à savoir : ne pas résoudre tous les problèmes, seulement quelques-uns puis publier et développer une nouvelle version par la suite.

T.N : Il y a du bon et du moins bon, comme dans tout. On note des progrès sensibles dans plusieurs directions importantes, dont l'accélération JavaScript, que nous proposons depuis Firefox 3.5, dont la première bêta est sortie il y a deux ans. Il y a aussi le début du support de HTML5 et de nets progrès en terme de CSS. Donc coté standards, ce qui m'importe le plus, c'est un soulagement de voir enfin un navigateur Microsoft aller dans la bonne direction, même s'il y a encore des progrès à faire.

Pour ce qui est du moins bon, 3 choses : IE9 ne tourne pas sur Windows XP, qui représente pourtant 60% des utilisateurs de Windows. Coté développeurs Web, c'est moins brillant que ce qu'ils laissent entendre : le support de fonctionnalités d'HTML5, CSS3 et des APIs connexes est encore trop souvent inexistant (Audio API, WebGL, AppCache, WebForms, Geolocalisation, file API, Web workers, etc.). Idem pour CSS, où on trouve de grosse lacunes (text-shadow, animation avec les transitions, SVG SMIL...)

Est-ce là une victoire pour le HTML5 même si Microsoft ne semble pas prêt à stopper le développement de Silverlight ?

C.M : Absolument. Si l'éditeur de navigateur avec la plus grosse part de marché (du moins pour l'instant) ressent le besoin d'offrir une meilleure prise en charge des standards (et pas que HTML5 d'ailleurs), cela montre bien que le marché va dans cette direction. Cela signifie aussi que de plus en plus d'applications sont développées sur le web plutôt qu'au travers de plateformes propriétaires (qu'il s'agisse que Silverlight, des applications natives d'iOS ou de Flash).

La prise en charge des Web Font est très encourageant parce que cela constitue une changement de direction. Par le passé Microsoft s'opposait spécifiquement au format Open Font. S'ils jugent qu'il s'agit d'une bonne voix alors peut-être s'inviteront-ils dans d'autres domaines comme l'audio ou la vidéo. Ce serait alors une autre victoire majeure pour les standards du web

T.N : C'est un progrès certain pour le Web, en effet, mais il reste beaucoup à faire pour offrir autant de possibilités que WebKit, Gecko ou le moteur d'Opera.

Cette nouvelle version d'Internet Explorer constitue-t-elle un défi pour Opera / Mozilla ?

C.M : Oui, comme toutes les nouvelles versions de n'importe quel navigateur d'ailleurs. Les défis font partie de notre vie de tous les jours à Opera. IE9 ne fait que rappeler pourquoi nous travaillons dur tous les jours à innover et rendre plus simple la prise en main d'Opera.

T.N : IE9 rejoint enfin le club des navigateurs modernes dont Firefox, Chrome, Safari et Opera font déjà partie, au moins au niveau des performances. En cela, c'est déjà un accomplissement pour Mozilla ! J'imagine que mes propos peuvent sembler paradoxaux, mais il faut se souvenir que nous sommes une organisation à but non lucratif, dont la mission est d'améliorer le Web pour tous, en commençant par le navigateur. Un navigateur moderne, respectueux des standards, c'est ce que nous attendons de Microsoft depuis 2001, et Microsoft avance clairement dans la bonne direction. Pour autant, nous ne restons pas les bras croisés, et Firefox 4 en est la preuve : nous investissons massivement dans l'amélioration des performances (accélération matérielle, temps de démarrage, exécution de JavaScript...) et les nouveaux standards autour de HTML5. Sur ce point et sur la personnalisation du navigateur, Microsoft est loin derrière nous.

Je vous remercie.
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