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L'e-commerce se met aux réseaux sociaux. C'est l'une des grandes tendances du salon e-commerce 2010, qui se tient jusqu'à aujourd'hui à la Porte de Versailles de Paris. Beaucoup d'interactions avec Facebook, quelques pistes sur Twitter, et les blogs, désormais intégrés dans les stratégies marketing des entreprises.

Pour Jean-Charles Mairesse, consultant pour les ventes sur l'Europe chez l'éditeur de solutions d'analytics Webtrends, tout est question de mesure. « Aux marques de voir s'il est rentable d'investir dans une application mobile, selon qu'elle ramène 500 000 visiteurs par mois vers la marque, ou qu'elle ne rapporte que 5 000 visiteurs en un an. Parfois, il vaut mieux se concentrer sur les réseaux sociaux. Facebook, Twitter, mais aussi Youtube ou les blogs. »

Jean-Charles Mairesse parle d'une nouvelle convergence dans l'analytics, entre les informations qui viennent des sites marketing, des informations mobiles et des sites sociaux. « Il y a de plus en plus de gens qui utilisent Facebook comme un moteur de recherche. Ils y tapent le nom d'un produit, d'une marque, trouvent la page Fans, et ensuite vont passer ou non sur le site de la marque. Il faut pouvoir mesurer tout ça. »

Même constat pour Assia Karkoubi, consultante pour CoreMetrics (récemment rachetée par IBM). « Lors de la Coupe du Monde de football, Adidas, qui était partenaire officiel, n'a pas donné son site web comme référence, mais l'adresse de la page Fans sur Facebook. C'est l'une des très bonnes pratiques de ces six derniers mois. » Si Facebook ne génère pas un trafic direct, il a l'intérêt d'être viral par essence. « Les contacts des gens qui visitent une page Fan, voire l'aiment, savent qu'ils ont aimé une marque, une page, etc. Aujourd'hui, il y a plus de 2 millions de gens qui aiment Adidas sur Facebook. »

Stratégie gagnante, donc, d'autant qu'Assia Karkoubi souligne la réplique de Nike. Des vidéos ont même été diffusées sur Youtube pour illustrer la guerre des deux marques sur les réseaux sociaux. Mais attention, selon la consultante, il ne faut pas considérer les réseaux sociaux comme à part. « Ils font partie du marketing mix global. » CoreMetrics s'est mis à l'analyse des canaux qui ramènent du trafic, et à ceux qui ont permis une conversion.

Une prise en compte des réseaux sociaux qui permet également de faire baisser le coût de l'acquisition de trafic, selon Patrick Chancelier, responsable commercial d'Omniture (racheté par Adobe). Au sein de l'Adobe Online Marketing Suite aussi, les nouveaux canaux de trafic et de conversion comme les réseaux sociaux ont été intégrés. « Nous utilisons des passerelles vers les APIs de Facebook, et des autres. Il est de toute façon important aujourd'hui d'avoir une solution ouverte pour s'adapter aux réseaux sociaux. »
C'est un peu le grand truc de l'année. « Tout le monde ne parle un peu que de ça, » confirme un exposant. Le multitouch - qui n'a absolument rien à voir avec la capacité d'un utilisateur de smartphone à zoomer en faisant faire le grand écart à deux de ses doigts - est désormais intégré dans les suites de web analytics. Pas le choix, tant le dernier clic a perdu de son sens.

« Tout le problème du web analytics, c'est de comprendre pourquoi les internautes ne font pas ce qu'on attend d'eux, » explique Rémi Aubert, de l'éditeur Liwio. « On réfléchit de plus en plus au multitouch, à ce tunnel de conversion, qui ne dépend plus du dernier clic. » Dans la solution de Liwio, comme dans beaucoup d'autres présentées sur le salon, on retrouve donc une segmentation des sources de trafic par média : réseau social, mobile, campagnes marketing. « Et on intègre désormais la pondération des derniers canaux qui permettent de ramener du trafic. »

« Désormais, on peut intégrer toutes les sources de trafic successives. » C'est le « successives » qui prend toute son importance. Jean-Charles Mairesse, consultant pour Webtrends, confirme la prise de position dominante de ce « funnel de conversion. L'entonnoir qui faisait le chemin traditionnel d'un internaute jusqu'à l'acte d'achat est remplacé par une bouteille d'Orangina. On peut avoir cinquante sources pour l'étape une, qui redirigent vers des sources moins nombreuses à l'étape deux, tandis qu'à la troisième étape, de nouvelles sources apparaissent. »

Chez Omniture aussi (récemment racheté par Adobe), « on veut agréger toutes les sources possibles, sur tous les supports. » Patrick Chancelier, responsable commercial, explique qu'il y a dix ans, « on avait peut-être quatre canaux, » dont le web, qui faisait ses débuts. « Aujourd'hui, il y a plus d'une trentaine de canaux sur de multiples supports, entre les comparateurs, les réseaux sociaux, les sites, les blogs, que ce soit sur le web classique ou sur mobile. » Alors les solutions de pilotage uniques se multiplient. Chacun a la sienne, d'Omniture à Liwio, de Webtrends à CoreMetrics.

En soi, le tracking n'est pas forcément compliqué techniquement. « Il faut juste s'adapter au support. On utilise du JavaScript pour les sites web, du XML sur les sites mobiles, et on lance des passerelles vers les APIs de Facebook et des autres, » explique Patrick Chancelier. Ce qui est plus difficile, c'est de savoir comment prendre en compte la pondération des différentes sources. « Si on a 100€ de budget, on peut décider d'investir 100€ sur l'un d'eux, ou 10€ sur dix canaux. C'est aux entreprises de choisir comment réaliser cette pondération. »

Rémi Aubert confirme : « ça dépend de la volonté marketing des équipes. » Autre problème selon lui, le centre de décision pour ce compromis s'est déplacé. « Avant, avec l'analytics simple, on avait un tiers de confiance. Aujourd'hui, avec toutes les sources, tous les canaux, il n'y a plus que le marchand qui puisse avoir une vision globale de la pondération des sources de trafic. Tous les autres doivent lui faire confiance. »
Le moteur de recherche spécialisé dans le voyage, Liligo.fr, aurait bien été racheté par la société Voyages-sncf.com. Même si aucune confirmation n'a été donnée, la société nous informe qu'elle « communiquera ce jour vers midi ». Elle devrait donc valider l'information initialement dévoilée par le quotidien La Tribune.

Le montant de cette transaction est encore inconnu mais il pourrait avoisiner les 30 millions d'euros. De même, la société Liligo affirme ne communiquer sur aucun chiffre concernant ses bénéfices. Difficile donc de définir clairement le montant exact de ce rachat.

Malgré cela, ce rachat n'est pas surprenant. Interrogé par la rédaction en 2008, le Directeur de Liligo, Pierre Bonelli affirmait qu'il : « est logique qu'il y ait pas mal de fusions/acquisitions dans le secteur du voyage en ligne, ce secteur représentant 40 % du E-commerce mondial. Pour ce qui concerne Liligo, nous concentrons actuellement nos efforts sur le développement ».

Enfin, la société fondée en 2005 avait réalisé deux levées de fonds, notamment en 2008 avec 3 millions d'euros. En concurrence directe avec des acteurs comme EasyVoyage.com, ou VoyagerMoinsCher.com, Liligo sera ainsi rattachée à Voyages-sncf afin de se tailler la part du lion dans le secteur de l'E-Tourisme.

Mise à jour : SNCF Voyages confirme avoir effectué une prise de « participation majoritaire sur Liligo ». Dans un communiqué, Pierre Alzon, Directeur général adjoint de Voyages-sncf.com explique que « Nous croyons très fortement à l'explosion du modèle de la comparaison d'offres dans le domaine du voyage, et SNCF Voyages se devait d'être présent sur ce marché. Notre choix s'est tout naturellement porté sur liligo.com ».
Il faut avouer qu'on avait de quoi être un peu sceptique quant aux innovations présentées par Jean-Paul Lieux, le directeur associé de Dolist.net, sur le marketing par email. Dans les allées du salon e-commerce de Paris, qui se termine ce soir, les stands parlent tous d'analytics avancés, de mobile, d'iPhone et d'Android. Et Dolist.net met en avant ses deux solutions d'emailing.

Ringard, l'email ? Jean-Paul Lieux balaie ce préjugé assez vite. Avec deux solutions, dont une lancée ce mois-ci, Dolist.net emprunte au modèle SaaS (Software-as-a-Service). « Si on parle de campagnes d'emailing larges, sans savoir à qui on parle, si les messages seront lus, c'est vrai qu'on est dans une pratique un peu dépassée. Mais nous mettons en avant la relation transactionnelle du mail, qui reste un moyen à privilégier pour la propulsion d'informations générales, les informations éditoriales ou la gestion de transaction. »

Et c'est vrai que pour les suites à donner à un achat, sur un site d'e-commerce par exemple, on n'a rien inventé de mieux que le mail en dix ans. « L'envoi de masse s'essouffle, » confirme Jean-Paul Lieux, « mais quand l'email est légitime, le taux d'ouverture pour rebondir sur une stratégie marketing est énorme. »

Le problème, ce serait donc surtout l'éducation des services marketing. « Si on envoie un email par un SMTP classique, on n'a aucun retour. On ne sait pas s'il a été lu, si le message est passé. Plus de 80% des acteurs n'ont aucun contrôle. Nous nous sommes rendus compte qu'un professionnel du marketing sur deux ne vérifiait même pas si l'email avait une présentation adaptée sur les différents appareils, ou s'il passerait les filtres anti-spam. Si votre message fait un centimètre de large sur trente de haut, c'est sûr qu'il ne sera jamais lu. »

A côté de sa solution Dolist V8, dédiée à l'emailing professionnel, Dolist.net a donc ajouté un nouveau logiciel en SaaS, Dolist EMT. Ce dernier permet l'envoi d'emails à l'unité, dans le cadre d'une transaction, comme pour les confirmations de commande. « Notre premier client, en début d'année, a vu une réduction d'appels à son call center baisser de 30% après la mise en place de notre solution. C'est beaucoup d'argent économisé, qui peut être investi dans des choses plus intéressantes. »

Deux grands types d'utilisation sont donc mis en avant par Jean-Paul Lieux. Le transactionnel, qui permet essentiellement de gérer le cycle de la commande, et le trigger. Ce dernier sert à réagir à des évènements. « Le mobile est une tendance forte dans l'email marketing, » explique le directeur associé de Dolist.net. « Mais il y a des contraintes techniques, et des applications nouvelles. Nous intégrons donc une prévisualisation sur tous les smartphones et l'iPad. »

Autres nouveautés mises en avant par Dolist.net, le speedtesting, qui permettra de voir ce qui marchera mieux sur un échantillon de base, afin d'optimiser les campagnes de vente autour d'un objet. Les solutions de l'entreprise bordelaise se couplent aussi désormais avec les outils de web analytics, affichent des modules d'enquête et de sondage, et donnent des indicateurs sur la qualité d'une campagne.

On s'en doutait tout de même un peu, l'email marketing n'est donc pas mort. C'est même le deuxième budget des e-marchands, selon Jean-Paul Lieux. « C'est vrai qu'il est en baisse sur les cibles jeunes, au niveau interpersonnel. Mais regardez le nombre d'emails que génèrent les réseaux sociaux ! »
Un an jour pour jour après son introduction auprès des testeurs, Chrome Frame est désormais disponible en version stable. Pour rappel, Chrome Frame est un plugin pour les navigateurs Internet Explorer 6, 7 et 8 à destination des utilisateurs de WIndows XP SP2, Vista et 7. Une fois installé, Chrome Frame remplace le moteur de rendu d'Internet Explorer (Trident) par Webkit en y ajoutant le moteur d'exécution JavaScript V8 utilisé par Chrome.

Avec ce plugin IE 6, 7 et 8 s'ouvriront aux possibilités offertes par le HTML5 avec par exemple la prise en charge de la balise qui permet de représenter sur une page web des éléments 3D à partir d'images vectorielles (SVG) sans passer par Flash. Le développeur web devra pour sa part rajouter une ligne de code dans l'en-tête de son code HTML pour assurer la bonne prise en charge de Chrome Frame. Il pourra également placer un petit script afin de proposer le plugin au téléchargement pour les utilisateurs d'Internet Explorer ne l'ayant pas déjà installé.

Dans un billet publié sur le blog de Chromium les ingénieurs Thomas Gunnarsson et Robert Shield expliquent que plusieurs grands sites Internet ont déjà joué le jeu. C'est la cas de DeviantArt ou de Github. Plusieurs sites de Google ont également été optimisés comme YouTube, Google Docs et Orkut. A l'avenir, Gmail et Google Agenda suivront cet exemple. Par la suite le développement de Chrome Frame devrait être calé sur celui de Google Chrome afin de bénéficier des travaux d'optimisation portés sur le navigateur. L'équipe explique vouloir accélérer davantage le temps de démarrage mais surtout passer outre les droits d'administration de Windows pour faciliter l'installation.

La sortie de Chrome Frame n'est pas passée inaperçue. Quelques heures après son introduction Microsoft avait jugé ce plugin dangereux. Au cours d'un entretien recueilli par Ars Technica, un porte-parole de la société rapportait : "avec Internet Explorer 8, nous avons fourni de colossaux travaux pour rendre le navigateur plus sécurisé pour nos utilisateurs". Il ajoutait : "étant donné les problèmes de sécurité que posent les plugins en général, et plus particulièrement avec Google Chrome, l'installation de Google Chrome Frame en tant que plugin redouble les menaces provenant de malware et scripts malicieux. Ce n'est pas un risque que nous recommanderions de prendre".

Chez Mozilla, les développeurs ne semblaient pas plus emballés. Mike Shaver, vice-président chargé de l'ingénierie, expliquait sur son blog que l'installation de Chrome Frame au sein d'IE perturbait le bon fonctionnement de certaines options du navigateur ou les rendait moins efficaces. Il soulignait notamment « parmi elles nous retrouvons le mode de navigation privée ainsi que d'autres outils de sécurité, ou des fonctionnalités comme les accélérateurs, les add-ons et même la prise en charge de l'accessibilité ».

Si vous êtes développeur web et souhaitez rendre vos sites Internet compatibles, retrouvez une documentation ici.
Benoît Corbin est président de la Mobile Marketing Association en France. Cette association, qui regroupe 750 acteurs, dont 70 en France, comptait une quinzaine de représentants sur le salon e-commerce 2010 de Paris. C'est la seule association exclusivement dédiée à l'usage du mobile à des fins marketing. Elle tente de répondre aux questions de déontologie, de format de bannières, et de pédagogie sur le marketing mobile. Benoît Corbin était présent sur le salon e-commerce, et a brossé pour nous un état des lieux du marketing mobile en 2010.

Bonjour Benoît Corbin. Quand on évoque le marketing mobile comme tendance forte, à quels marchés se réfère-t-on ?

On parle en fait de trois marchés différents, avec des tailles très variées. La tendance mise en avant par beaucoup d'éditeurs de solution, qui parfois ajoutent une simple photographie d'iPhone sur leur stand, est celle des applications mobiles. Il y a une véritable explosion depuis juillet 2008, date de sortie de l'iPhone. Même si rien n'a vraiment été inventé il y a deux ans - les téléphones sur Windows Mobile proposaient déjà les types d'applications qu'on retrouve aujourd'hui sur les smartphones - on peut parler d'une diffusion élargie et d'une démocratisation. Les chiffres sont là : une nouvelle application toutes les quinze secondes dans l'AppStore. De plus en plus de marques ont une ou plusieurs applications, et la tendance est incontournable dans les médias, où la consultation atteint les 20 à 25% minimum.

Ensuite, il y a l'Internet mobile. Ce marché connait une croissance de 20% par an depuis cinq ans. L'iPhone, puis les smartphones Android, et bientôt Windows 7 Mobile, ont permis cette application. Mais le marché le plus important, et dont on parle paradoxalement le moins, c'est celui des SMS. C'est le premier marché, et il génère un retour sur investissement très important.

Vous confirmez donc une croissance forte ?

Oui. Des chiffres, certes peu fiables, mais qui donnent une idée des tendances, indiquent que le commerce mobile compte pour 1% de l'e-commerce aux Etats-Unis. Lors de la conférence à laquelle j'ai participé sur le salon, l'un des participants a expliqué que si l'e-commerce avait vidé les magasins, le M-commerce allait les remplir à nouveau. C'est une tendance importante, car on est plus proche des modèles de distribution des magasins avec le commerce mobile.

Avec des limites cependant... Le débat entre les applications et le web mobile est-il résolu ?

C'est le vrai débat de l'année 2010. C'est en fait très lié à la capacité des réseaux mobiles. L'une des vraies forces de l'application, c'est que ça consomme beaucoup moins de bande passante. Toute la couche de présentation est dans le téléphone, il n'y a plus qu'à récupérer les contenus par un flux. De plus, ça apporte une expérience utilisateur très différente par rapport au web classique. Essayez de diffuser un son ou une vidéo sur un site mobile... C'est un enfer.

Donc aujourd'hui l'application prend le dessus, mais on verra ce qui ressortira plus tard. Le vrai débat, ça va aussi être le LTE : le haut débit en 4G va-t-il permettre de donner une fluidité suffisante aux sites web mobiles, pour qu'ils reviennent dans la course face aux applications ? A voir, car pour l'instant, la navigation et le branding sont bien meilleurs sur une application que sur un site web mobile.

Tout ce qu'on peut dire pour l'instant, c'est que le M-commerce ne sera pas une transposition de l'e-commerce sur mobile. Il a des spécificités.

Autre grande tendance, la géolocalisation. Des perspectives intéressantes, mais comprenez-vous les craintes de flicage par exemple ?

La Mobile Marketing Association est pragmatique sur ce point. Il ne faut pas freiner complètement sur la géolocalisation. Il faut poser des règles de déontologie fortes, et nous y travaillons actuellement, mais il ne faut pas passer à côté des bénéfices qu'on pourrait en tirer. Tout d'abord, il faut savoir de quoi on parle. Du push ? C'est une méthode certes plus intrusive, qui permet d'afficher d'envoyer des informations ou des promotions sur un téléphone quand il passe près d'un magasin par exemple. Ou du display, qui est une simple adaptation des bannières de publicité à la localisation géographique de l'utilisateur ?

La frontière est certes très fine entre les deux, et c'est pourquoi nous devons poser des règles fortes. Mais une fois ces règles définies, il y a des choses extraordinaires à faire avec la géolocalisation. Nous sommes très enthousiastes sur son potentiel, contrairement à beaucoup de titres généralistes de la presse, qui nous la présentent uniquement comme Big Brother.

Si tout est verrouillé, il ne se passera plus rien. Et la France va une fois de plus passer à côté d'une technologie importante. Notre association partage l'avis de la CNIL (Commission nationale informatique et libertés, NDLR), qui estime que la publicité est le carburant de l'économie numérique. L'année prochaine marquera l'apparition de régies publicitaires dédiées à la géolocalisation. Les intermédiaires vont tenter d'organiser le marché, et c'est un sujet bien plus passionnant que l'entretien de la peur du flicage.

Quelle est la principale question que se posent les services marketing aujourd'hui ?

Faut-il faire une application ou un site web ? Deux applications ? Cinq applications ? Tout dépend de la stratégie. Il y a des applications dédiées à des marques, des applications de communication du groupe, des applications promotionnelles, des applications de services... On n'en est qu'au début, sur ces questions. Comme il y a le SEO sur le web traditionnel, on va sans doute voir se développer une sorte de Store Engine Optimization, pour savoir quelles pratiques adopter vis-à-vis des stores d'applications.

La façon de gérer chaque application par rapport aux autres : comment positionner une application purement marketing par rapport aux applications de services, par exemple, est un sujet extrêmement intéressant aussi. Tout ça va à grande vitesse, et même si ce n'est que le début, des entreprises se créent autour de ces problématiques. Les enjeux sont très importants. Il n'y a qu'à voir le rachat d'AdMob par Google, qui n'est motivé que par ces questions, pour se rendre compte de l'ampleur de l'enjeu.

Merci, Benoît Corbin.
Le nouvel ensemble devrait s'imposer directement comme l'un des premiers réseaux d'audience français. Le groupe CommentCaMarche vient d'annoncer son entrée en négociations exclusives en vue de racheter Benchmark Group, éditeur des sites Journal du Net et l'Internaute, ainsi que du réseau social Copains d'avant. Le montant de la transaction n'a pas été communiqué.Pour cette opération de croissance externe, CommentCaMarche indique avoir procédé à une levée de fonds auprès de R Capital Management et Time Investors, doublée de la contraction d'une dette d'acquisition financée par un syndicat bancaire constitué de BNP Paribas et d'OBC. Le groupe profitera enfin d'un prêt apporté par OSEO.

Lancé en 1999, CommentCaMarche s'est au fil des années forgé une solide audience, estimée à 11,57 millions de visiteurs uniques pour le mois de juillet (Nielsen Netratings), sur le modèle du social media. Alimenté par la communauté, le site CommentCaMarche s'est longtemps concentré sur l'univers informatique, avant de s'ouvrir à de nouvelles thématiques (droit, santé) et de se décliner à l'international sous l'impulsion de Benoît Sillard, ancien délégué interministériel aux usages de l'internet, PDG de Fun Radio entre 89 et 97, aujourd'hui codirecteur du groupe.

Créé en 1996, Benchmark Group s'est rapidement fait un nom grâce aux activités éditoriales et missions de conseil proposées par l'équipe du site Journal du Net, avant de se tourner vers le grand public avec le lancement du portail généraliste l'Internaute et du réseau social Copains d'Avant. En juillet, le groupe affichait selon Nielsen une audience globale dédupliquée de près de 13 millions de visiteurs unique. En 2009, il aurait dégagé un résultat net d'environ 3 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 17 millions.

« Le nouveau groupe CommentCaMarche/Benchmark devrait rassembler près de 20 millions de visiteurs uniques par mois en France, soit plus d'1 internaute sur 2, et devenir le premier groupe média du secteur en entrant dans le top 5 français des éditeurs Internet derrière Google, Microsoft, Facebook et Orange », se félicite l'acquéreur dans un communiqué.

Avec Benchmark, CommentCaMarche met la main sur des marques fortes, historiquement implantées dans le paysage Web français, que le nouvel ensemble aura sans doute à coeur de déployer à l'international. Benoit Sillard présidera aux destinées du groupe qui emploiera quelque 175 personnes avec Jean-François Pillou, cofondateur de CCM et Isabelle Weill, qui en dirige la régie publicitaire.
Dans le cadre du grand Emprunt, une enveloppe devait être dégagée afin de favoriser les contenus numériques et l'offre légale d'oeuvres culturelles et de divertissement. 750 millions d'euros seront donc débloqués par Frédéric Mitterrand et Nathalie Kosciusko-Morizet.Déjà, 100 millions d'euros ont été affectés à certains volets comme la VOD, le livre numérique et les films. De même, le cinéma sera fortement aidé via cette mesure. Une plate-forme sera chargée de numériser 3 000 films tournés après 1929.

Le livre est également mis en avant puisque 100 000 ouvrages épuisés mais encore protégés par le droit d'auteur appartenant à la Bibliothèque nationale de France seront numérisés.

Autre thème abordé, la vidéo. Le gouvernement encourage la création d'une plateforme visant à répertorier l'éventail des offres légales existantes. L'Ina devrait ainsi diriger ce projet. Subsiste encore la question de l'offre musicale. Cette alternative à la loi Hadopi, initiée par le rapport Zelnik manque encore de propositions concrètes et soutenues par tous les acteurs.
En janvier dernier, la commissaire Jennifer Stoddart, chargée de protéger la vie privée des internautes canadiens, avait ouvert une enquête à propos de Facebook. En effet, un mois plus tôt, le réseau communautaire avait introduit plusieurs changements sur son site. Suite à une série de demandes préalablement formulées par le Canada, de nouveaux paramètres avaient été ajoutés afin de régler plus finement les droits de lecture et d'écriture pour chacun de ses contacts. Seulement, plusieurs utilisateurs ayant ignoré le pop-up d'avertissement ont soudainement vu leur profil devenir totalement public par défaut.

En expliquant avoir reçu de nombreuses plaintes Jennifer Stoddart avait donc ouvert une enquête. Neuf mois plus tard la commissaire estime que : "Facebook a mis en place des mesures pour limiter le partage d'informations personnelles avec les développeurs d'applications tierces et informe plus clairement les utilisateurs de ses pratiques en matière de vie privée ". Depuis quelques temps, avant d'installer une application, l'internaute est en mesure de savoir à quel type d'informations cette dernière aura accès. Facebook a également simplifié les paramètres de vie privée et introduit des options afin de régler les droits d'accès pour chaque photo ou commentaire publié.

Pour autant, Mme Stoddart n'entend pas en rester là. Elle demande en effet à ce que Facebook sensibilise les développeurs sur leurs responsabilités vis-à-vis de la vie privée des utilisateurs. Elle souhaiterait également que les photos publiées ne soient pas visibles aux yeux de tous par défaut. D'autres plaintes ont été reçues et concernent notamment l'utilisation du bouton Like et le système d'invitation. En effet, depuis peu, lorsqu'un internaute refuse d'ajouter un contact à sa liste d'amis, ce dernier peut tout de même recevoir les mises à jour publiques sur son fil d'actualité. Facebook oblige donc désormais à bloquer une personne, une option qui n'est pas directement présentée à l'utilisateur.

Jennifer Stoddart estime tout de même que les adeptes du réseau ont également une part de responsabilité à prendre. "L'enquête a permis d'obtenir davantage d'informations concernant la vie privée et de meilleurs outils pour gérer cette dernière. Les utilisateurs de Facebook devraient en profiter".
Microsoft a décidé de vendre 4,75 milliards de dollars de dette, sous la forme d'un emprunt obligataire. Les obligations devraient être émises pour une durée de 30 ans, à des taux intéressants pour les investisseurs.

En effet, une partie de ces obligations sera aux taux d'emprunt les plus bas sur le marché, ce qui permet à Microsoft de lever une telle somme.

L'émission est réalisée en quatre parties distinctes. La première arrivera à échéance en 2013, et concerne 1 milliard de dollars, à 0,875%. La seconde prendra fin en 2015, pour 1,75 milliard de dollars à 1,625%. Les deux dernières concernent chacune 1 milliard de dollars, et se termineront respectivement en 2020 et 2040, à des taux de 3% et 4%.

Rappelons que Microsoft affiche un bilan excédentaire de 37 milliards de dollars. La plupart de cet argent est cependant détenu à l'extérieur des Etats-Unis, et un emprunt aux taux actuels lui coûte moins cher que d'envisager un rapatriement, soumis à une taxation forte. La note de confiance de Microsoft, maximale chez Moody's et Standard & Poor's, lui permet d'ailleurs d'attirer beaucoup de personnes intéressées par ses obligations.

La veille, le conseil d'administration avait autorisé l'émission de 6 nouveaux milliards de dollars de dette. Sur le marché d'échange Nasdaq, l'action du géant a perdu 2,1% à la fermeture, à 24,61 dollars.
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